Torpeur n La campagne de sensibilisation sur les dispositions de la loi 08-15 de 2008 relative à la mise en conformité des constructions n'est pas largement suivie au niveau des APC. C'est ce qui ressort de la table ronde organisée, hier, par le Forum d'El Moudjahid consacré aux constructions inachevées ou illicites. Lors de son intervention, l'inspecteur général de la construction et de l'urbanisme auprès de ce ministère, Makhlouf Naït Saâda, a indiqué que son département s'est donné comme priorité, et ce depuis la fin de l'année 2009, l'organisation de regroupements régionaux afin de sensibiliser élus et populations sur le sujet. Il a rappelé que ce dispositif vient en application des décrets exécutifs de mai 2009 fixant les procédures relatives à la mise en œuvre de la déclaration de mise en conformité des constructions, en application d'une loi datant de juillet 2008. «Cette loi vise à mettre un terme au désordre urbanistique, caractérisé par le non-achèvement des constructions entamées», a-t-il expliqué, appelant à plus de sensibilisation afin de promouvoir un cadre bâti esthétique et harmonieusement aménagé pour faire de nos villes et villages des pôles d'attraction touristique. M. Naït Saâda a souligné, par ailleurs, qu'au niveau d'Alger, «3 700 demandes de mise en conformité ont été déposées au premier trimestre 2010 sur les 15 600 retraits d'imprimés portant déclaration de mise en conformité». Il a précisé toutefois que ne sont régularisables que les constructions érigées avant la promulgation de cette loi. «Les maîtres d'ouvrage ou les citoyens qui continuent à défier ces mesures verront leurs constructions démolies», a-t-il précisé. En outre, les constructions qui grèvent les sites et les zones de protection prévus par les législations relatives aux zones d'expansion touristique, aux sites et monuments historiques, aux terres agricoles ou à vocation agricole, à la protection de l'environnement et au littoral dont les sites portuaires et aéroportuaires, sont des cas non éligibles à la régularisation. Egalement présent à cette rencontre, le président du Collège national des experts architectes, Hamid Boudaoud, a relevé, de son côté, que «le nombre de dossiers soumis à la régularisation reste insignifiant». Selon lui, cette situation a pour raison le «désintérêt affiché par les parties concernées pour cette opération, dû aux différentes interprétations de cette loi par les APC». «D'un nombre global de 2,275 millions de constructions inachevées, seulement 5% ont fait l'objet de demandes de régularisation au niveau de la wilaya d'Alger», a-t-il déploré.