Le chef-lieu de la commune de Bechloul, également chef-lieu de daïra, à une vingtaine de kilomètres à l'est de Bouira, est menacé par l'oued Tighzert. Ce cours d'eau, qui prend forme depuis les hauteurs d'Ath Laksar, au sud, traverse le centre-ville de Bechloul. Des inondations avaient occasionné des dégâts importants dans le passé. La pire des catastrophes a été enregistrée durant l'automne de 1998. Les crues de l'oued ont rasé toute une agglomération appelée «cité de recasement», héritée de l'époque coloniale. Une vieille femme avait été emportée par les eaux. Ce n'est qu'après cette catastrophe que les pouvoirs publics avaient décidé d'agir dans le but de sécuriser le chef-lieu. Durant le début des années 2000, un projet d'aménagement de l'oued, dans le périmètre urbain, a été lancé avec un montant de 17 milliards de centimes. Une aubaine pour la population locale. Le projet consistait en la réalisation d'un canal d'environ 2 km de longueur et de 10 à 20 m de largeur, avec du béton. Cependant, des malfaçons dans le projet ont surgi juste après son achèvement. En plus d'être incomplet, dans sa partie basse, en pleine zone urbaine, l'ouvrage laisse s'accumuler des détritus de tous genres et de la boue. Les eaux d'assainissement de toute la commune d'Ath Laksar, ainsi que celles d'une partie de Bechloul, qui se déversent directement dans l'oued Tighzert, stagnent dans cette zone. En été, l'air devient irrespirable et le risque de prolifération des maladies à transmission hydrique demeure l'un des soucis majeurs de la population riveraine. Durant les cinq dernières années, des dizaines de logements sociaux ont été érigés à proximité des deux rives de l'oued pollué. Des commerces de toutes vocations ont été aussi ouverts. Les risques sur la santé publique sont de plus en plus importants. En outre, depuis sa réalisation, le cours d'eau n'a jamais bénéficié d'une opération de nettoyage. Sentant la dangerosité de la situation, l'APC de Bechloul a procédé il y a deux mois à des travaux de nettoyage de l'oued. «Cette opération a coûté 60 millions de centimes au budget communal. C'est une somme considérable par rapport aux moyens dont dispose la municipalité. Il est hors de notre portée de lancer d'autres initiatives du même genre. L'ouvrage devrait être couvert en entier avec des plaques en béton dans sa partie urbaine. Malheureusement, ce n'est pas du ressort de l'APC de réaliser un projet d'une telle envergure», dira Hassan Boukarrou, adjoint du P/APC de Bechloul. L'oued Tighzert menace aussi la zone d'activité de la municipalité, où 8 projets ont été installés. Malgré la pose des gabions sur les deux berges de Tighzert dans la partie jouxtant la dite zone, le risque n'est pas à écarter. Avec l'accumulation des déchets, le niveau des eaux ne cesse d'augmenter et menace en cas de crues, de déborder dans la zone d'activités. «Nous pensons que la solution pour prévenir les risques d'inondations est de réaliser des retenues collinaires en amont de l'oued», ajoute notre interlocuteur. La semaine écoulée, une équipe des services de la Direction des ressources en eau de la wilaya de Bouira a effectué un déplacement sur les lieux. Un rapport détaillant les failles et les dangers que représente l'oued Tighzert a été établi. Les mesures et solutions à mettre en œuvre seront débattues lors d'un prochain conseil de wilaya.