Comment une entreprise aussi performante que l'ex-SNLB, est-elle arrivée à une situation aussi dramatique ? Les travailleurs, qui ont saisi le ministre pour lui demander de dépêcher une commission d'enquête, imputent la faillite de l'entreprise à la mauvaise gestion. L'entreprise Transmetbois, ex-SNLB, connue pour avoir été le fournisseur quasi exclusif du secteur de l'éducation, est aujourd'hui en difficulté, voire dans l'incapacité d'assurer régulièrement les salaires des travailleurs. Le cumul des arriérés s'élève à trois mois. Comment une entreprise aussi performante que l'ex-SNLB, est-elle arrivée à une situation aussi dramatique ? Les travailleurs, qui ont saisi le ministre pour lui demander de dépêcher une commission d'enquête, imputent la faillite de l'entreprise à la « mauvaise gestion des responsables qui se sont succédé à la tête de la société ». Ils estiment par déduction que c'est cela qui a accru la crise dans laquelle se débattent les travailleurs et leurs familles. La colère des travailleurs gronde de nouveau, car leurs revendications des conditions de relance de l'activité, notamment l'approvisionnement en matière première, ne trouvent toujours pas de répondant. Dans la lettre adressée au ministre, les signataires appréhendent plutôt la fermeture de l'entreprise ; ils soutiennent que le directeur a fait part de cette éventualité. Cette « information » est la goutte qui a fait déborder le vase, amenant la section syndicale de l'entreprise à demander avec insistance une commission d'enquête ministérielle. La section syndicale a également saisi la justice, surtout après que le groupe a demandé, comme avancent les syndicalistes, par la voix du PDG, aux travailleurs de surseoir à l'additif à la convention signée en mars 2008 entre la section syndicale et la direction portant notamment sur le bénéfice des indemnités en cas de faillite, et à la faveur duquel les travailleurs seraient considérés comme étant au chômage technique en cas de rupture de stock de matière première. Les engagements spécifiques sur lesquels la direction et le partenaire social se sont entendus portent, en effet, sur l'acceptation de la mise en œuvre du chômage technique et du temps partiel si, au terme du plan de charge confirmé, l'entreprise se trouve en rupture de confirmation de commandes. Par ailleurs, ce même protocole d'accord porte sur le gel de toute augmentation salariale tant que la situation financière de l'entreprise demeure mauvaise, ainsi que la mise en œuvre d'un volet social privilégiant les départs volontaires non remplaçables du personnel non productif et la suppression de postes pour la production. Dans cette discorde, c'est pratiquement la demande d'engagement à dénoncer le protocole d'accord octroyant des avantages hors convention de branche portant sur la retraite et l'indemnisation en cas de fermeture de Transmetbois qui a remué le couteau dans la plaie, poussant le syndicat à s'engager dans un mouvement de grève qui dure depuis le 16 mars.