Le traitement du cancer par immunothérapie sera bientôt disponible en Algérie, avons-nous appris lors du 8e Congrès national d'oncologie médicale, tenu avant-hier à Annaba. Selon la Pr Bensalem Assia, chef de service oncologie de l'hôpital Didouche Mourad de Constantine, plusieurs commandes de Pembrolizumab MSD, le principal médicament utilisé dans l'immunothérapie, ont été faites et seront bientôt honorées. «Nous avons eu la promesse que ce traitement sera disponible d'ici la fin du mois en cours, au plus tard début mai 2018», a-t-elle assuré, en plénière. Dans un premier temps, trois structures sanitaires spécialisées dans la lutte contre le cancer en seront dotées. Il s'agit du centre CPMC d'Alger, EHDM de Constantine et le CAC d'Oran. Préalablement, c'est le Pr Bouzid Kamel, chef de service du CPMC d'Alger, qui est revenu, lors de sa pertinente intervention, sur les raisons ayant mené au retard d'enregistrement de ce traitement, dont la cause principale est son coût. Selon lui, le problème relève exclusivement des moyens financiers. «Un ex-ministre de la Santé nous a signifié à maintes reprises en 2014/2015 que le secteur de la santé ne sera pas sujet à des restrictions budgétaires. Et maintenant, visiblement, ce n'est pas le cas», a-t-il souligné. Louant les vertus de l'immunothérapie par rapport à son coût, le Pr Bouzid relate : «Je connais un cancéreux métastasé qui a survécu 10 ans de plus après avoir été soumis à l'immunothérapie. A l'époque, son traitement avait coûté 700 000 euros. Actuellement, avec 90 000 euros nous pouvons traiter huit malades. Aujourd'hui, au CPMC, nous avons une centaine de malades qui attendent ce traitement.» Il faut savoir que ce nouveau traitement du cancer – l'immunothérapie – consiste à détruire des cellules tumorales sans toutefois endommager celles qui sont saines. Depuis quelques années, cette approche semble la plus prometteuse dans la lutte contre le cancer, puisqu'elle permet au système immunitaire des patients de se défendre contre les cellules cancéreuses. Dans ce contexte, les praticiens tout autant que les patient atteints du cancer en appellent au ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière pour procéder à l'enregistrement des traitements d'immunothérapie, convoité depuis déjà dix années. Au terme de cette pertinente journée scientifique, le Pr Kamel Bouzid a annoncé la tenue de la 9e édition du Congrès national d'oncologie dont le thème retenu est le «Cancer de la prostate».