Le professeur Kamel Bouzid a annoncé que c'est en ce début du mois d'août que cinq personnes atteintes de cancer sont mises sous immunothérapie. L'éminent cancérologue affirme dans un entretien accordé à Santé Mag que l'Algérie recourt à cette approche thérapeutique au moment où l'on commence, dans les milieux scientifiques de par le monde, à la considérer de plus en plus comme «une sacrée révolution dans le traitement de nombreuses maladies, particulièrement les cancers, pour la simple raison qu'il agit sur le système immunitaire pour l'amener à jouer son rôle contre les corps étrangers et surtout dangereux pour l'organisme». Selon des chercheurs, «les cellules tumorales prolifèrent au sein de l'organisme en toute impunité. Elles échappent au système immunitaire. C'est en comprenant comment elles y parviennent que les chercheurs peuvent aujourd'hui proposer de nouvelles solutions pour les contrecarrer», ajoute Santé Mag. Il est également indiqué que c'est de cette vision de la pathologie la plus insidieuse du XXIe siècle que l'immunothérapie est apparue comme une potentielle solution thérapeutique. Dans une définition basique, est-il expliqué, l'immunothérapie est présentée comme une stimulation des défenses immunitaires contre les cellules cancéreuses. «Si le système immunitaire ne reconnaît pas la tumeur comme étrangère à l'organisme, il va falloir induire une réponse en l'éduquant, c'est-à-dire en lui apprenant à la reconnaître comme dangereuse. Si la réponse est là, mais pas assez forte, il s'agira alors de la stimuler, pour lui donner une dimension qui soit à la hauteur de son adversaire!» schématisent les praticiens de la santé, selon la même revue. Le support médiatique ajoute que son efficacité est prouvée pour de nombreux types de cancers, tels que celui du poumon qui représente aussi bien en Algérie que de par le monde, l'une des incidences les plus élevées. Par ailleurs, le principe de la médecine personnalisée est plus que jamais d'actualité avec l'immunothérapie avec les tests d'éligibilité au traitement avant toute décision thérapeutique. A noter que l'immunothérapie a été testée initialement sur les cancers de la peau ou mélanome. Elle est encore au stade expérimental pour d'autres plus courants, tels que le cancer du sein, de la prostate, de l'ovaire... Quoi qu'il en soit, les essais cliniques se poursuivent sur l'immunothérapie. Et au fur et à mesure, les résultats semblent parfaitement probant L'immunothérapie est considérée comme un espoir contre les cancers. On se souvient qu'au mois de février de l'année en cours, des oncologues annonçaient une introduction prochaine de l'immunothérapie en Algérie. Trois mois après, en marge des travaux du Congrès d'oncologie, les praticiens spécialistes dans les cancers, à leur tête le professeur Bouzid, président de la Société algérienne d'oncologie médicale, révélaient que le traitement est déjà appliqué dans le pays sur deux patients. Selon le Pr Kamel Bouzid, ce n'est certainement pas à titre expérimental que l'immunothérapie est introduite en Algérie. D'ailleurs, elle l'est selon les indications et les autorisations de mise sur le marché européennes et américaines. «Nous sommes en juillet 2016 (date de l'interview). Cinq patients, atteints de cancer sont mis sous immunothérapie», a-t-il indiqué.