Les populations rurales de la wilaya de Bouira éprouvent des difficultés à accéder aux soins dans les établissements de santé. Le secteur connaît des défaillances et des dysfonctionnements dans diverses localités. Les centres de soins réalisés au niveau des communes éloignées du chef-lieu de wilaya sont dépourvus du minimum. Des salles de soins et des services sont même fermés en raison du manque de personnel. Les soins sont limités à de simples consultations médicales. Les cas d'urgence ne sont pas pris en charge. Les exemples sont légion. Pour combler ce déficit, les pouvoirs publics ont décidé de l'inscription de trois hôpitaux pour une capacité globale de 200 lits implantés au niveau des communes de Aïn Bessem, Bordj Okhris et M'Chedallah. Les chantiers accusent des retards énormes. Les travaux ont été suspendus à maintes reprises. Le taux d'avancement des projets, n'a pas atteint les 80%. Les mises en garde des autorités locales, incitant les entreprises retenues pour la réalisation de ces établissements tant attendus par la population n'ont pas fait avancer les travaux. Les retards sont dus essentiellement au non-paiement des situations financières des entreprises. Cependant, rien ne justifie la gestion chaotique de ce secteur qui s'enlise dans des problèmes énormes. A titre illustratif, le projet de réalisation du nouvel hôpital implanté au niveau de la localité de Vouaklane, dans la commune de M'Chedallah enregistre du retard. Parmi les projets illustrant l'immobilisme des pouvoirs publics quand au suivi des chantiers, figure également le chantier d'un hôpital au chef-lieu de daïra de Bordj Okhris, à plus de 50 km au sud-est de Bouira. D'une capacité de 80 lits, les travaux sont au ralenti. Les délais contractuels sont largement dépassés. Le ministère de tutelle avait à maintes fois diligenté une commission d'enquête sur ce projet, qui, faut-il le préciser, avait été inscrit dans le cadre du programme de développement des Hauts-Plateaux. Lancé en 2007, le projet accumule des retards. Une enveloppe dépassant les 250 millions de dinars a déjà été consommée. Les résultats de la commission d'enquête mise en place ne sont pas rendus publics, ce qui a suscité moult questionnements. Les autorités locales affirment que les trois établissements sanitaires devraient être livrés d'ici le premier trimestre de l'année prochaine. Néanmoins, l'acquisition des équipements, ainsi que l'affectation d'un personnel médical posera un grand problème en cette conjoncture, où l'Etat est confronté à des difficultés financières. Devant cette situation, ce sont les populations qui souffrent de plus en plus du manque de prise en charge en matière de soins. C'est le secteur privé qui compense ce déficit qu´enregistrent les établissements publics. Certaines cliniques échappent à tout contrôle des services concernés au niveau de la wilaya de Bouira, fonctionnant avec un personnel non déclaré à la Sécurité sociale.