Si les travaux sont conduits de manière à respecter les impératifs des délais et de la qualité, on peut s'attendre à une nette amélioration de l'alimentation en eau potable pour la majorité des citoyens à partir de 2007-2008. L'Etat met le “paquet” actuellement pour achever les grands projets structurants destinés à assurer une alimentation continue de la population en eau potable jusqu'à l'horizon 2020. Ces mégachantiers connaissent, notons-le, un retard de plusieurs années. Premier grand projet : le transfert de Taksebt Après des années de tergiversations, la société chargée de la réalisation du projet de transfert des eaux du Taksebt a été désignée suite à une sélection, et le chantier vient d'être enfin lancé. Il s'agit de la canadienne Snc Lavalin associée à la française Ondeo Degremont du groupe Suez. D'un coût de 600 millions de dollars Us, le projet est destiné à alimenter en eau potable les wilayas de Tizi Ouzou, Boumerdès et Alger. Il va contribuer, si les impératifs de délais et de qualité des travaux sont respectés, à donner l'eau h24 à la population du centre du pays. Dans le cahier des charges, Tizi Ouzou devra recevoir de l'eau un an après le lancement des travaux. Les premières quantités sont annoncées au cours de l'été. La wilaya connaîtra, à l'exception des localités situées à l'est, si tout va bien, de l'eau h 24 en 2006. Deux ans plus tard, ce sera le tour d'Alger et de Boumerdès. Cela est d'autant plus plausible que le barrage de Taksebt accumule plus de 125 milllions de m3 soit 75% des capacités de l'ouvrage. Pour sécuriser l'alimentation en eau de la capitale, quatre alternatitives sont offertes. Le renforcement du système SAA à travers la surélévation du barrage du Ghrib (cet ouvrage vient avec Bouroumi et Boukardane en appoint pour l'alimentation en eau de la capitale), la réalisation en cours du barrage de Douera destiné en partie à réalimenter en eau la nappe phréatique de la Mitidja, l'utilisation en cas d'urgence du barrage de Koudiat Acerdoune qui sera achevé en principe en 2007-2008 (par simple dérivation, c'est-à-dire sans recours à une adduction, il peut alimenter le barrage de Béni Amrane qui constitue un ouvrage réservoir pour le Keddara, principale source d'approvisionnement en eau de la capitale) et les projets de dessalement d'eau de mer du Hamma et de Zéralda (au total 300 000 mètres cubes/jour). Le mégaprojet de transfert des eaux de Béni Haroun Le système de transfert des eaux du barrage de Béni Haroun à l'est est également destiné à régler les difficultés d'approvisionnement en eau des villes de Constantine, Khroub, El-Eulma, Sétif, Oum El-Bouaghi, Batna et Khenchela. Si le barrage, le plus grand d'Algérie, est prêt depuis plusieurs années, il reste à réaliser une gigantesque station de pompage à Béni Haroun barrage de retenue de Oued Athmania, et des conduites, des stations de traitement et de pompage sur le couloir vers ces villes. Le premier ouvrage sera réceptionné au cours de l'été. Le second le sera également en 2005 voire 2006. L'ensemble du projet devra être bouclé fin 2007, a indiqué le DG de l'ANB, M. Kali. Le Mao C'est le projet le moins avancé. Il est destiné à alimenter en eau potable les villes situées sur le couloir Mostaganem-Oran. Les plus grosses quantités iront vers ces deux villes. Avec l'achèvement de ce projet, l'optimisation de la station de déminéralisation (projet achevé) et l'usine de dessalement d'eau d'Arzew de Brédeah (projet achevé à l'automne 2005), Oran verra en principe une nette amélioration de son AEP. Quant à Béjaïa, elle dépend de l'achèvement du barrage de Tichy Haf prévu en 2006 et des travaux de transfert confiés au consortium Astaldi-ETRHB, firme italienne associée à une société privée algérienne. N. R.