Les citoyens de nombreux villages de la commune d'Aghribs (30 km à l'est de Tizi Ouzou) sont privés d'alimentation en eau potable depuis plus d'une dizaine d'années. Seize villages se plaignent de ce problème et ne voient rien venir des 26 châteaux d'eau que compte la localité, devenus des « château d'air », comme nous dit un citoyen qui ne cache pas sa colère. Les services de l'APC évoquent cette situation qui devient intenable pour la majorité des villageois et donnent les raisons de ces graves lacunes : « Les villages sont alimentés à partir de deux chaînes côtières, mais l'eau ne parvient pas aux châteaux d'eau vu la vétusté des conduites. » Ils citent aussi d'autres anomalies, comme l'insignifiance des quantités d'eau pompées, le branchement illicite et surtout les piratages sur les conduites principales. La subdivision hydraulique d'Azeffoun déclare n'avoir pas les moyens de prendre en charge les grandes réparations. Ainsi, durant toutes ces années, les populations de ces villages dépendent essentiellement de l'eau de source. Chaque été, des nouvelles habitudes apparaissent dans les villages, où l'on voit les femmes parcourir plus de 1 km pour se procurer le strict minimum en eau. En dépit des puits traditionnels réalisés par l'APC dans le cadre des plans communaux de développement (17 puits en 2001 et 10 en 2005), le problème reste loin d'être résolu car dés le mois de juin, les gens achètent déjà l'eau. « Une citerne de 3000 l à 1500 DA pour 20 jours ... Qui dit pire ? », s'exclame un vieux du village Imekhlef. Les conduites d'AEP ne seront pas fonctionnelles avant leur réhabilitation, une opération que les services concernés projettent pour les années à venir. L'échéance n'est pas précisée et le calvaire des villages d'Aghribs risque de durer encore de nombreuses années.
