La pratique des mères porteuses ou la « gestation pour autrui » a été autorisée en 2002 pour les Indiens et en 2006 pour les étrangers par le Conseil médical des recherches sur la fertilité. Mais les normes promues par le Conseil médical ne suffisent pas à dénouer des situations inextricables. Un couple allemand se bat par exemple depuis deux ans pour rapatrier en Allemagne ses jumeaux nés grâce aux services d'une mère porteuse. Jon Balaaz et Susanne ne parviennent pas à obtenir un passeport allemand pour leurs bébés, car l'ambassade de leur pays à Delhi ne reconnaît pas leur filiation étant donné que la pratique des mères porteuses est interdite en Allemagne. Face à ce drame, le gouvernement indien a accepté de délivrer deux passeports humanitaires de voyage pour les jumeaux en refusant toutefois de les reconnaître comme citoyens indiens. Mais là encore, les autorités allemandes sont restées intransigeantes, refusant d'accorder un visa aux enfants et invitant les malheureux parents à suivre une procédure classique de demande d'adoption internationale des jumeaux, ce qui risque de prendre plusieurs années. Autre cas : celui d'Ikufumi Yamada, 45 ans, (père) et Yuki Yamada, 41 ans, qui ont divorcé durant la grossesse de la mère porteuse indienne recrutée pour porter l'embryon des deux ex-conjoints. Après la séparation, la mère génétique a renoncé au nouveau-né et les autorités indiennes ont empêché le père, désormais seul, de reprendre son enfant. Car la loi indienne n'accorde pas le droit d'adoption à un père divorcé seul, même s'il s'agit de son enfant né de l'utérus d'une autre femme. Et c'est la mère de ce dernier, la grand-mère de l'enfant, Emiko Yamada, 74 ans, qui s'est battue pour obtenir l'adoption de son petit fils, Manji.