L'opposition démocrate a déclaré, hier, être prête à ouvrir une enquête sur de graves accusations contre Donald Trump qui, selon le site BuzzFeed, aurait expressément demandé à son ancien avocat de mentir au Congrès, nouvel épisode du dossier russe qui empoisonne la présidence américaine. Jeudi soir, le site d'information a révélé, en s'appuyant sur deux sources policières fédérales anonymes, que Donald Trump aurait demandé à son ancien avocat, Michael Cohen, de mentir lors de son audition au Congrès en 2017 à propos de discussions sur un projet immobilier en Russie. M. Cohen, maintenant tombé en disgrâce aux yeux du Président, dont il fut pourtant l'un des plus proches collaborateurs, a déjà reconnu avoir menti au Congrès à ce sujet. Reste maintenant à déterminer s'il l'a fait de son propre chef, ou non. Les enquêtes sur les ingérences russes dans l'élection de 2016, dont celle du procureur spécial Robert Mueller, cherchent notamment à déterminer les liens d'affaires qui ont pu exister entre Donald Trump et la Russie et leur influence sur la campagne. «Ces informations selon lesquelles le président des Etats-Unis aurait pu pousser au parjure devant une de nos commissions (…) est l'une des plus sérieuses à ce jour. Nous ferons le nécessaire pour déterminer la vérité», a réagi Adam Schiff, président démocrate de la commission du renseignement de la Chambre des représentants. En décembre, M. Cohen, ancien avocat et homme de confiance du milliardaire républicain, a déjà été condamné à 3 ans de prison. La justice a estimé que celui qui fit partie pendant 10 ans du cercle rapproché du magnat de l'immobilier, avant de se retourner contre lui, avait violé la loi sur le financement des campagnes électorales et qu'il avait agi «sous la direction» de Donald Trump. Des accusations balayées d'un revers de la main par le Président, qui assure n'avoir jamais demandé à son ancien avocat d'enfreindre la loi. Michael Cohen doit de nouveau témoigner le 7 février au Congrès, devant une commission de la Chambre des représentants, désormais aux mains des Démocrates.