Le journaliste ghanéen, Ahmed Husseïn Suale (34 ans), qui a fait partie de l'équipe de journalistes qui a révélé, il y a quelques mois, une vaste opération de corruption dans le football africain en général, et ghanéen en particulier, a été assassiné par balles, mercredi soir, devant son domicile, dans un quartier de la capitale, Accra. Le jeune journaliste qui s'est infiltré dans les milieux du football ghanéen et africain, en compagnie d'une équipe conduite par le célèbre journaliste Anas Aremeyaw Anas, avait mis à nu, en juin dernier, un gros scandale de corruption qui a défrayé la chronique, impliquant plusieurs personnalités sportives ghanéennes et africaines, dont le président de la Fédération ghanéenne de football, Kwesi Nyantakyi, et ayant conduit à la radiation à vie de ces personnalités par les instances sportives (CAF et FIFA), en sus des poursuites judiciaires et même des condamnations. Victime d'intimidation depuis l'enquête et les révélations de corruption à l'encontre de plusieurs responsables, le défunt journaliste avait porté plainte, il y a quelques jours, à l'encontre d'un député du parti au pouvoir au Ghana, Kennedy Agyapong, cité dans cette fameuse enquête, pour avoir diffusé sa photo à la télévision publique, en promettant une forte récompense à celui «qui le passerait à tabac». Mercredi dernier, c'est de sa vie que payera Ahmed Hussein son implication et son rôle déterminant dans cette enquête qui a fait tomber plusieurs personnalités sportives pour corruption. Une enquête judiciaire a été ouverte, pour déterminer les auteurs et les mobiles de ce meurtre, visiblement lié à l'enquête journalistique qui avait révélé le scandale de corruption dans le football. Plusieurs personnalités et organismes ont réagi suite à cet assassinat, dont la Fédération internationale anticorruption sportive (FIACS), que dirige l'Algérien Mourad Mazar. Cette dernière a été d'ailleurs l'une des premières à condamner ce «lâche assassinat», à travers un communiqué où elle interpelle les autorités ghanéennes «pour favoriser au plus vite la production de la vérité autour de ce crime. De même, nous plaçons notre confiance en la FIFA et la CAF pour que leur regard demeure intransigeant sur cette lâcheté incommensurable».