La responsabilité des services de l'Office national d'assainissement, des travaux publics et de l'APC est engagée. Les fortes précipitations enregistrées récemment dans la région de Bouira ont, encore une fois, mis à nu les tares et les carences dans l'entretien des réseaux d'évacuation des eaux pluviales et de la voirie. A chaque averse ou perturbation météorologique prolongée, la panique s'installe et le risque d'inondations plane. Le chef-lieu de wilaya n'est pas du tout géré, ou presque. La population de plusieurs quartiers est exposée au risque des inondations. Au quartier des 250 logements, un agent d'intervention de l'unité principale de la Protection civile, Achour Mohamed, âgé de 26 ans, est porté disparu, et ce, depuis jeudi dernier, après avoir été «aspiré» par les eaux d'un regard non «sécurisé», a-t-on constaté sur place. Deux autres pompiers ont failli connaître le même sort que lui, n'était l'intervention rapide des éléments de la Protection civile, mobilisés suite aux intempéries et inondations touchant des habitations de la cité en question. Les pompiers sont à pied d'œuvre en engageant des opérations de recherche, mobilisant ainsi des centaines d'agents et des équipements importants. Les secouristes déployés font face à de multiples obstacles sur le terrain. Néanmoins, la responsabilité des services de l'Office national d'assainissement, (ONA), des travaux publics (DTP) et des autorités locales, quant à l'entretien des avaloirs et de la sécurisation des regards est engagée. Cette situation à laquelle sont habitués les résidents des cités à Bouira date de plusieurs années. Le nettoyage des avaloirs se fait rarement. Des regards sont laissés ouverts sans aucune protection, exposant ainsi au danger les passants et les riverains. «Nous avons avisé les autorités municipales sur ces cas afin de procéder à la sécurisation de ces points, mais aucune suite n'a été donnée», ont déploré des résidents du quartier Oued Hous, qui craignent pour la vie de leurs enfants. Par ailleurs, les services de la police urbaine ont aussi interpellé les pouvoirs publics sur cette situation dans un rapport envoyé en juillet dernier, en rappelant aux services de l'APC la nécessité de procéder au curage des avaloirs et de poser des fermetures à tous les points. A Aïn Bessem, une commune située à 22 km à l'ouest du chef-lieu de wilaya, des résidents, dont les maisons ont été submergées par les eaux pluviales, ont investi les rues, en procédant à la fermeture de la RN8 à l'aide des pneus brûlés, de troncs d'arbres, et ce, pour protester contre «l'inertie et l'immobilisme» des autorités quant au retard accusé dans l'entretien des avaloirs, à l'origine des inondations. Des pères de famille ont également protesté devant le siège de la wilaya en réclamant leur relogement, après que leurs habitations eurent été complétement submergées par les eaux d'un oued au niveau de la localité d'Ouled Bellil.