Les Etats-Unis imposent une interdiction de voyager dans le pays aux membres de l'Assemblée nationale constituante du Venezuela, a déclaré l'envoyé spécial américain pour les affaires liées au Venezuela, Elliott Abrams. Il a annoncé lors d'une conférence de presse au département d'Etat que Washington avait révoqué les visas d'un certain nombre de responsables vénézuéliens. «Nous imposons des restrictions sur les visas et révoquons les visas des membres de l'Assemblée constituante illégitime», a-t-il déclaré. Au cours de la même intervention, le porte-parole adjoint du département d'Etat, Robert Palladino, a indiqué que le secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo, discuterait du dossier vénézuélien avec les dirigeants de l'Union européenne au cours de son prochain voyage en Europe. Plus tôt dans la journée, Craig Faller, chef du commandement Sud des Etats-Unis, a affirmé, au cours d'une audience de la commission des forces armées du Sénat, que l'armée américaine était prête à protéger le personnel américain et les structures diplomatiques au Venezuela «si nécessaire». Le président américain, Donald Trump, a déclaré le 23 janvier dernier que les Etats-Unis avaient reconnu le chef de l'opposition vénézuélienne, Juan Guaido, comme «président par intérim» du pays. En réponse, M. Maduro a annoncé qu'il rompait les liens «diplomatiques et politiques» avec les Etats-Unis, ordonnant à l'ensemble du personnel diplomatique et consulaire américain de quitter le pays dans les 72 heures. Depuis des années, les Etats-Unis exercent des pressions diplomatiques et appliquent des sanctions économiques contre le Venezuela. Juste avant l'investiture de M. Maduro le 10 janvier dernier, le département du Trésor américain a imposé des sanctions à sept individus et 23 entités vénézuéliens, les accusant d'être impliqués dans une affaire de corruption. Pour le chef de l'Etat vénézuélien, réélu en mai 2018 et investi le 10 janvier 2019 pour un nouveau mandat présidentiel de six ans, ce sont les vastes ressources naturelles du Venezuela «qui en font une cible privilégiée d'un changement de régime» soutenu par Washington. Caracas qui a annoncé la rupture de ses relations diplomatiques avec Washington a décidé de réévaluer aussi ses liens diplomatiques avec les pays de l'UE reconnaissant Guaido «jusqu'à ce qu'ils renoncent à soutenir les plans putschistes», selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères vénézuélien. La Russie estime pour sa part qu'une éventuelle intervention militaire au Venezuela serait lourde de conséquences qui iraient bien au-delà de ses frontières.