Comme rapporté dans notre édition d'hier, le bac de stockage n°106 du terminal pétrolier de Skikda, qui avait pris feu à 10h, était encore sous les flammes à l'heure où nous mettions sous presse. Cette situation a fini par s'aggraver dans la soirée et à minuit, les parois du bac ont fini par s'écrouler. Un événement qui a dégagé une immense boule de feu suivie d'un déversement du pétrole non consumé. Ce pétrole s'est alors déversé dans la cuve de rétention et dans les couloirs de servitude. Cet incident a provoqué, selon le témoignage d'un élément d'intervention, une grande panique parmi le personnel qui s'attelait à combattre les flammes, obligeant l'ensemble à quitter les lieux dans une grande anarchie. L'aggravation non attendue du sinistre était alors évidente et la situation était, aux dires de notre source « quasiment dangereuse. On regardait le feu se propager à travers les caniveaux avec le risque d'atteindre d'autres unités comme l'unité des gaz industriels ». Une fois l'effet de surprise passé, les éléments d'intervention sont revenus à la charge avec plus de coordination. L'urgence consistait à circonscrire le feu des couloirs de servitude, ce qui fut réalisé dans des conditions que notre source a qualifiées d'« insoutenables » en continuant : « Beaucoup de nos collègues ont été blessés dans cette opération. Il nous fallait faire face au phénomène d'explosions répétitives tout en ayant un œil sur l'ensemble du périmètre. Puis vers 2h, le bac 105, limitrophe du premier bac écroulé, a été atteint par des flammes et prit feu à son tour. Mais cet incident ne constituait pas un danger puisque ce bac était déjà vidé. » L'opération s'est poursuivie jusqu'à hier. Notre source affirme : « Le danger a été carrément écarté. » On déplore cependant la blessure de sept autres personnes, dont le directeur de l'Entreprise de gestion de la zone industrielle de Skikda et le directeur de la Protection civile. Au chapitre des dégâts, et en plus des deux bacs totalement calcinés et dont le coût a été estimé à 4 millions de dollars, la FIR a perdu lors de l'écroulement du premier bac 4 camions. Quant aux pertes liées au pétrole et que le ministre a estimées à 4 millions de dollars, elles seraient, selon des sources proches de la DG de Sonatrach, de 20 millions de dollars.