On ne sait pas encore à combien s'élève le coût du marché pour la confection du passeport biométrique algérien, mais c'est Oberthur Technologie, une entreprise française implantée en région parisienne qui a décroché le contrat. Paris. De notre bureau Nous avons tenté de joindre cette imprimerie qui nous a renvoyé à notre ministère algérien de l'Intérieur. Pourquoi cette confiance à une entreprise étrangère ? La question est d'autant plus intéressante à poser que ce passeport, qui comporte les données « sensibles » du titulaire, relève du secret de l'intéressé puisqu'il va au-delà du simple curriculum vitæ (CV), à en juger par la somme des pièces à fournir et du questionnaire paranoïde décliné dans la procédure à suivre. C'est d'ailleurs au titre de ce secret que Nicolas Sarkozy, alors ministre français de l'Intérieur, n'a pas pu imposer la même entreprise Oberthur en 2005 pour le marché du passeport biométrique français. L'Imprimerie Nationale ayant fait appel de la décision, le juge des référés a annulé le marché pour des raisons de « souveraineté nationale ». Il a été suivi dans son raisonnement par le Conseil d'Etat en mars 2006. Il est intéressant de savoir que cette notion de « souveraineté » implique un sens particulièrement relevé.