Au rythme où ils s'installent sur la grande rue de la ville de Aïn El Hammam, à cinquante kilomètres au sud-est de Tizi Ouzou, les marchands informels ne tarderont pas à en chasser les automobilistes. De plus en plus nombreux, ils occupent tous les espaces réservés au stationnement avec leurs étals inamovibles. Leurs tables accolées à leurs camions ou camionnettes, sont installées de part et d'autre de la rue, ne laissant qu'un espace étroit aux véhicules de passage. Les caisses de fruits et légumes, posées discrètement, de peur d'être verbalisés, ne cessent de s'étendre le long du trottoir et parfois vers le milieu de la chaussée. Toutes sortes de marchandises s'y vendent, de la quincaillerie à l'habillement en passant par les denrées alimentaires, créant un désordre, sans crainte aucune. Les trottoirs, déjà exigus, sont occupés en grande partie par les commerçants sédentaires, qui en disposent, eux aussi, comme de leur propriété. Avec leur souci d'attirer le client, ils lui barrent carrément le passage avec l'exposition de leur marchandise. Il ne reste au pauvre piéton que l'asphalte qu'il doit partager avec les automobilistes qui leur cèdent, à contrecœur, un peu de leur droit de passage.