Depuis 1950, la Journée mondiale de la Santé est célébrée tous les ans, le 7 avril sous un thème mettant en évidence un domaine de préoccupation prioritaire pour l'OMS. Cette année, elle est consacrée à « l'urbanisation et la santé ». Des manifestations en faveur de la santé sont organisées dans les villes priées « d'ouvrir, du 7 au 11 avril 2010, une partie de leurs rues aux gens, tout en les fermant aux véhicules, suggérant ainsi aux citoyens de découvrir autrement l'espace public pour faire de l'exercice, se promener en famille, rencontrer des amis et des voisins, promouvoir des centres d'intérêt locaux, fouetter un tant soit peu le mouvement associatif, faire un bilan de santé, (…) ». L'OMS invite également les autorités locales à envisager des « activités avec les enfants, mener des campagnes de nettoyage et de sensibilisation contre la drogue, tenir des forums dans les universités, organiser des foires de la santé, fleurir les espaces publics, prendre langue avec les maires, les responsables régionaux et nationaux, etc. ». Cette louable initiative qui se résume dans un panel d'activités en faveur de la santé en ville est « une occasion mondiale de mettre l'accent sur des questions importantes de santé publique qui affectent la communauté internationale ». Et nos villes ne sont guère exemptes, a fortiori lorsqu'il s'agit des problèmes de santé liés à l'eau comme les MTH, l'urbanisation inintelligente, la dégradation de l'environnement, la violence urbaine, la sédentarité, aux favelas avec les maux multiples, aux flambées de maladies... Mais que nous proposent nos édiles qui peuplent les 1541 communes du territoire ? Quel programme proposent-ils à leurs administrés, histoire de s'inscrire dans la préoccupation de l'Organisation mondiale de la santé et se mettre au diapason des défis de la santé dans nos villes ? Pour rester à Alger, wilaya qui chapeaute 57 communes, les défenseurs de cette cause font défaut et au premier chef, nos maires dont aucun n'a jugé bon ni cru utile de s'illustrer à travers une action en faveur de la santé en ville, au moment où on bat le pavé sous d'autres cieux pour impliquer le citoyen sur le sujet. Aucune initiative n'est prise. Juste quelques banderoles vides de sens. Nul programme d'action de sensibilisation dédié à la Journée ni activité à même de promouvoir la santé dans nos cités ne sont adoptés. Nos cheikhs el baladia dorment sur leurs lauriers. Amorphes. Ils demeurent inertes en attendant que des directives leur parviennent en amont. Que des voix les instruisent d'en haut pour les secouer. Encore faut-il que celles-là soient sensibles à cet événement mondial.