Les autorités viennent, à travers l'article 40, du décret exécutif régissant l'activité des agences immobilières, d'exiger un diplôme universitaire pour les agents immobiliers. Comment la nouvelle mesure a-t-elle été accueillie au sein de la FNAI ? Il est inacceptable d'exiger à un agent immobilier, qui a cumulé des années d'expérience, un diplôme universitaire. La FNAI avait initié en 1999 un cursus de formation professionnelle (technicien supérieur) pour le métier d'agent immobilier. Nous étions les premiers à avoir demandé à assainir le secteur et le débarrasser des intrus. Seulement voilà, les autorités ont décidé unilatéralement une mesure qui n'arrange personne. Alors qu'il aurait été judicieux de mettre en place un mécanisme de mise à niveau au profit des anciens agents immobiliers. Les autorités nous ont sollicités pour leur soumettre des propositions en vue de la promulgation de ce nouveau texte. A notre grande surprise, le contenu des articles était contraire à ce que nous avions proposé. De ce fait, l'Etat ne nous considère pas comme des partenaires, mais plutôt comme des exécutants. Chose que nous refusons, bien évidemment, en bloc. Quelles ont été vos propositions ? Nous avons introduit un certain nombre de propositions afin de régler l'activité des agences immobilières. La première consistait en la création d'un fonds de garantie, une caisse qui peut être d'un apport considérable pour les agences ayant des difficultés. Ensuite, nous avons demandé des clarifications sur la destination des fonds de caution de garantie (150 000 DA), car non encore déterminés. Nous avons également demandé la baisse de la fiscalité entre 20 et 25%, afin que les transactions immobilières transitent par les agences. Enfin, l'instauration d'un baromètre des prix. Ainsi, nous pourrons permettre l'émergence d'un marché immobilier en Algérie. Car celui-ci n'existe pas. Le nouveau texte parle de métier de « courtier ». De quoi s'agit-il ? D'abord, le texte ne spécifie pas la mission et le rôle de ces futurs courtiers. D'ailleurs, nous ne comprenons pas la raison de l'introduction de ce nouvel intervenant dans le marché. Nous ne sommes pas des courtiers de cafés. Je pense qu'il y a une intention d'en finir avec les agences immobilières. Mais ils auront de nos nouvelles, nous n'allons pas baisser les bras. Je ne veux pas assister à la mort des agences immobilières. Selon un rapport du ministère de l'Intérieur, les agences immobilières sont accusées de blanchiment d'argent. Comment un agent immobilier peut-il permettre une telle fraude ? Ils peuvent nous accuser de ce qu'ils veulent du moment qu'ils ne sont pas sur le terrain. Comment accuser les agences immobilières de tels agissements, alors qu'elles ne représentent que 25% du marché, le reste étant détenu par les smasra. La majorité des transactions immobilières se fait de particulier à particulier. Pensez-vous que si quelqu'un veut blanchir son argent, il irait voir un agent immobilier ? Il serait ridicule de penser cela. Nous avons donné aux autorités des moyens et des solutions tangibles, pour qu'elles puissent établir la traçabilité des transactions, la déclaration réelle de la valeur du bien. Et enfin, le recours au chèque ou bien à une caisse de dépôt pour la sécurisation des transactions financières. Ainsi, obliger les particuliers de passer par les agences immobilières, en contrepartie d'une rémunération symbolique, uniquement pour des raisons de sécurité et de régulation du marché. Ce qui nous permettra d'établir des statistiques et des études afin de mieux asseoir un vrai marché immobilier en Algérie.