Le rôle de l'Agence foncière a été souvent empreint d'un flou qui en a limité considérablement les missions annoncées. Souvent, des citoyens se sont plaints des retards considérables dans la délivrance d'actes de propriété. Les habitants du lotissement Foes, à Boumerdès, attendent toujours un assainissement de leur situation immobilière. De plus, des projets ont également pâti de l'absence de document sur la nature d'une assiette foncière nécessaire à la réalisation d'un programme pourtant d'utilité public. Ainsi, des APC sont dépendantes des visas accordés par les agences. D'autres maîtres d'œuvre, à l'instar des promoteurs immobiliers, aussi bien étatiques que privés, ont vu les délais de lancement des projets de logements suspendus à une procédure à n'en plus finir entre services de cadastres, domaines et agences foncières. L'OPGI, à titre d'exemple, a dû déménager un projet de 100 logements LSP de Figuier vers une autre assiette. Pour cause, la situation juridique du terrain initial posait problème. Le directeur de l'agence foncière de Boumerdès avait reconnu à plusieurs occasions les aléas d'une réglementation lourde. On se rappelle du problème des assiettes des zones d'activité et de dépôt comme celle de Tidjellabine, où les locataires rejetaient la faute de leurs aménagements en route et en réseaux d'AEP sur l'Agence foncière de Boumerdès qui, elle, «ne possède ni les moyens financiers ni les missions écrites pour le faire». Les citoyens, eux, refusent de limiter les écueils à ces seuls aspects : «Cela ne saurait non plus occulter le rôle négatif de certains agents de l'administration foncière. Sinon comment expliquer que pour une seule signature, il faille attendre des mois, voire des années.» Les deux journées régionales centre, consacrées à la réforme des Agences foncières, qui se sont déroulées à l'Institut algérien du pétrole (IAP), ont-elles adopté les résolutions qui s'imposent ? En tout cas, elles ont permis de faire ressortir la nécessité d'un modèle de gestion structuré et organisé pour mieux répondre aux besoins, en concertation avec les collectivités locales, pour mettre fin aux lacunes et insuffisances constatées dans leur fonctionnement.