« Je travaille avec le vide (vide apparent). Ce vide n'est pas une lacune. C'est un espace agissant où la réalité reste mouvante et en suspens. C'est un vide au sens où l'entend Ibn Arabi ». Les photographies qu'exposera l'artiste Bruno Hadjih, ce dimanche 11 à partir de 19h au Centre culturel français d'Alger, ont été réalisées avec un panoramique et un boîtier 24X36 équipé d'un 35 mm. « Cela m'oblige à un contact physique direct avec la population. Ce qui paraissait être un handicap allait devenir une composante de ma démarche. Par la force des choses, les quelques inepties dues au choix du matériel s'imposaient comme le fil conducteur du regard. Le même degré de prise de vue met toutes les scènes sur un pied d'égalité et efface la hiérarchie qui peut découler de la lecture subjective de telle ou telle image. Le choix du noir et blanc entre dans cette démarche. Le manque de couleurs (au sens spectral du mot) confère aux photos une unité. Il y a un concept, mais il est minimal. Tout juste suffisant pour permettre la justesse du cadrage, le déclenchement de l'obturateur et susciter le questionnement. »