Le centre culturel français d'Alger abrite depuis dimanche dernier une expo photo du photographe-reporter, sociologue Bruno Hadjih. Intitulée " Dans l'ombre chaude algérienne… " cette expo regroupe plusieurs photographies. "Je travaille avec le vide (vide apparent). Ce vide n'est pas une lacune. C'est un espace agissant où la réalité reste mouvante et en suspens. C'est un vide au sens où l'entend Ibn Arabi..." "Les photographies ont été réalisées avec un panoramique et un boîtier 24X36 équipé d'un 35 mm . Cela m'obligea à un contact physique direct avec la population. Ce qui paraissait être un handicap allait devenir une composante de ma démarche. Par la force des choses, les quelques inepties dues au choix du matériel s'imposaient comme le fil conducteur du regard. Le même degré de prise de vue met toutes les scènes sur un même pied d'égalité et efface la hiérarchie qui peut découler de la lecture subjective de telle ou telle image. Le choix du noir et blanc entre dans cette démarche. Le manque de couleur (au sens spectral du mot) confère aux photos une unité. Il y a un concept, mais il est minimal. Tout juste suffisant pour permettre la justesse du cadrage, le déclenchement de l'obturateur et susciter le questionnement. " Sur les routes depuis plus de vingt ans, le reporter a photographié Beyrouth sous le feu, la sécheresse au Sahel, la guerre du Golfe ou les transes des Aissaouas chasseurs de cobras au Maroc. En 1995, Bruno Hadjih a été "incorporé" dans une unité opérationnelle de l'armée algérienne parachutée dans le massif montagneux de Djebel Bouzegza. Son reportage avait alors connu une large diffusion.