Digne ambassadrice de la haute couture algérienne, la styliste Yasmina Chelali nous livre ses impressions sur sa participation à la première édition de l'Oriental Fashion Week de Paris. Vous êtes invitée à participer à ce prestigieux rendez-vous de la haute couture orientale, quelles sont vos impressions ? Je suis très émue de participer à la première édition de l'oriental fashion week de Paris. C'est un honneur pour moi de représenter l'Algérie. Je suis la seule algérienne à avoir été invitée à ce grand rendez-vous de la mode. Sans prétention aucune, je suis l'ambassadrice de mon pays. J'espère que nos compatriotes viendront nombreux découvrir ma collection aux senteurs orientales. Pourriez-vous nous dévoiler, succintement, la collection que vous comptez présenter au public ? Mon choix s'est porté sur une collection à essence algérienne. Intitulée « Mes Algériennes », la collection en question dévoilera des tenues issues du patrimoine ancestral national. Je veux montrer le costume algérien du XXe siècle dans toute sa splendeur et sa simplicité à la fois. A travers vos tenues, vous proposez un voyage initiatique à travers l'Algérie profonde. Il ne s'agit pas tout à fait d'un voyage initiatique dans la mesure où nous autres, stylistes participants, devront nous soumettre à un timing précis. Les mannequins feront seulement cinq ou six passages. Pour ma part, ma collection se limitera uniquement à quinze modèles. Ainsi, je présenterai la tenue chaouie que j'adore, la tenue du sud qui me subjugue, la tenue algéroise qui m'ensorcelle et la tenue kabyle qui me fascine. Pour les besoins de ma collection, j'ai utilisé des tissus nobles, des broderies anciennes et des accessoires rares. Le costume algérien, que j'ai mis à la mode, est une création personnelle, alliant le traditionnel et le modernisme. Mon costume garde son identité. Ce genre de manifestation ouvre des opportunités intéressantes aux participants... Il va sans dire que ce genre de manifestations ouvre les portes à plusieurs opportunités. Le marché est plus large en France ou dans d'autres pays où la mode occupe une place de choix. Le savoir-faire des stylistes est prisé à l'étranger. J'espère que l'Algérie arrivera à instaurer une véritable industrie de la mode avec son propre marché, car l'espace économique mondial est très porteur. Nous détenons un important potentiel artisanal doté d'un grand savoir-faire. Nous sommes, nous algériens, à même de passer progressivement à une activité de grande production s'adressant à un marché de plus en plus large. A titre d'exemple, dans certaines capitales de la mode, les grands créateurs, tant dans la haute couture que dans le parfum, ont progressivement été remplacés par des designers touche-à-tout. Le marketing et la publicité deviennent les maîtres du secteur. L'élite de la haute couture algérienne doit sortir du tas, de ce fait, j'encourage les jeunes créateurs à percer davantage.