«Le Sénat n'est qu'une maison de retraite pour les affairistes et les privilégiés de la politique». Une bonne nouvelle qui devrait faire surface sur l'actualité nationale, elle fait partie déjà, et ce, depuis belle lurette, du débat populaire : dans les cafés, dans les bureaux, dans les administrations, dans les marchés populaires, dans les rues, dans les bains et même dans bus, métro et tramway, etc. à un moment où cette institution budgétivore brille par son absence à travers ce qui se passe aujourd'hui comme manifestations pacifiques, suite aux divers problèmes sociaux, économiques et culturels qui ne cessent de s'accumuler de jour en jour et dont cette institution est responsable en partie pour ne pas avoir mis sur son agenda ces divers problèmes. Cette grande institution assure en général et surtout en principe la «représentation de la sagesse des collectivités territoriales» dans le but de valoriser et de moraliser la fonction de la politique en général. Des avantages bien précieux non exploités du Sénat par manque de compétence, son rôle modérateur et sa conjuration face à des députés qui peuvent les amener à commettre des déviations lourdes de conséquences. Cet argument ne tient pas du tout la route, surtout quand on sait que c'est le gouvernement (l'Exécutif) qui a la mainmise sur l'ordre du jour des deux Chambres, ce qui évite des surprises pouvant mettre l'Exécutif dans un embarras qui l'oblige de justifier avant de rendre des comptes sur tel ou tel projet de loi et de l'application des règles. Dans les faits, qu'en est-il de cette institution où son utilité n'est pas du tout observée sinon qu'elle regroupe une seule idée que le peuple l'observe judicieusement selon l'activité propre de ceux qui la composent. Par ailleurs, la presse ou autres médias n'ont jamais noté un intérêt spécifique se rapportant par exemple à une enquête spécifique qui touche la stature et la gouvernance du pays, ni même pour l'APN. Il est clair que le Sénat n'a jamais fait preuve de son indépendance, ni de son sérieux, encore moins de son impartialité en menant des débats sérieux et concluants tout en mettant en lumière les zones d'ombre des énigmes qui se posent au niveau du pays tels la fraude, l'injustice, la corruption, la bureaucratie, les détournements des deniers publics, le chômage, l'investissement, le gaspillage, le contrôle… Tous ces dossiers devront faire l'objet d'études et de recommandations. C'est peut-être le rôle de la sagesse des membres du Sénat qui devrait en principe constituer une start-up de la nation algérienne. Il est inconcevable que toutes les dérives socio-économiques constatées et révélées par une partie d'une presse crédible ne sont suivies ni par l'Exécutif, ni par le judiciaire, ni par le législatif, encore moins par le cadre qui devrait regrouper la sagesse algérienne, à savoir le Sénat. L'Algérien lambda, sans pour autant parler de citoyen, est en droit de s'interroger sur les suites qui doivent être données à tous les problèmes et affaires qui se manifestent au niveau de son territoire. Le président du Sénat ne se considère pas comme un sage de la politique, car il est soucieux de ne pas heurter la sensibilité du pouvoir au détriment de l'Etat, jamais son bureau ne s'est réuni à l'apparence médiatique pour donner suite à une quelconque conclusion ou appréciation d'une quelconque commission d'enquête ou de suivi pour instruire une saisine auprès de la justice. La grosse budgétisation du Sénat représente en elle-même un coût faramineux qui est indissociable de l'utilité nationale ; alors si calcul existe, le coût par habitant qui revient au sénateur représente un maraudage que la sagesse rejette tant que le poids de cette institution ne mène à aucune influence sur le politique. Participer à l'élaboration de la loi, alors que les députés ont le dernier mot, autant dire que le rôle les sénateurs sinon du Sénat est bien mineur et ne vaut pas la peine en termes de poids sur le cours des missions dévolues initialement au Sénat. Par ailleurs, vu un amendement qui se fait de temps en temps et de session en session suivi d'une commission mixte paritaire avec peut-être des députés de l'autre Chambre et voilà le tour est fait. Les résultats ne valent pas le coût de la dépense des deux Chambres, tout ceci participe à la lenteur d'application par un rallongement de délai pour l'application de la loi, un plus bureaucratique et d'un moins en efficacité dans la publication prévus et qui se font attendre. Ajouter encore le problème national qui se déroule actuellement où le peuple, source de la souveraineté, est carrément ignoré par un pouvoir qui avait phagocyté la sève même de toutes les institutions de la République. Par conséquent, combien nous coûte le Sénat et à quoi sert-il au fait ? Nos sénateurs ont-ils vraiment vu venir la crise qui s'est manifestée par une accumulation de problèmes sociaux, culturels et économiques, et ce, depuis bien longtemps, une crise aiguë de ce qui se passe actuellement et qui est sans conteste le révélateur d'un sentiment de laisser-aller, d'un laxisme et de l'abandon des populations de ce pays, populations martyrisées par une injustice sans fin. Nos sénateurs n'ont rien vu venir parce que trop occupés à chercher des coins exotiques pour mieux se reposer et dénicher des affaires pour bien fructifier leur nouveau capital. Le mandat sénatorial est tout juste une forme de jouvence financière, sous une sieste réparatrice et par conséquent il est certain qu'ils n'ont rien vu venir ; la révolte c'est quoi au fait : se ranger avec le peuple qui les a élus ou bien le pouvoir qui les a corrompus ? Le choix est dur tant que la démission par principe de sagesse n'est pas annoncée, les intérêts sont la priorité de la mauvaise sagesse ; pour les sénateurs, le peuple est un mot qui ne veut rien dire, sauf que lorsqu'il se révolte, c'est toute la sagesse sénatoriale qui est remise en jeu ! Si les sénateurs croient qu'ils peuvent berner le peuple en lui faisant croire qu'ils sont à la tâche, ils se trompent lourdement. Tout le monde sait que même un petit rapport tant attendu par le peuple finira au fond du tiroir du bureau du président du Sénat. Les sénateurs semblent ne pas avoir intégré la dimension populaire de leur mandat qui aurait mérité pour le moins de se soucier des habitants des territoires étranglés par le poids des problèmes de corruption, de détournement de fonds, de médiocrité, d'incompétence, de «hogra» et d'injustice… tout cela à cause de la politique actuelle du gouvernement qui est en butte aux questions de mobilité. Les sénateurs pouvaient enfin faire honneur au mandat qu'ils ont reçu en s'occupant des territoires de ce pays. Même pas… Ils n'ont rien vu, rien entendu, rien écouté. Ils n'ont pas vu se profiler à travers les lois gouvernementales qu'ils ont votées les effets néfastes que leur aveuglement a produits. Et comme ces privilégiés de la République ne manquent pas d'air, ils en sont aujourd'hui à réclamer le cumul des avantages pour rétablir le lien matériel avec une noblesse qu'ils pensent conquérir sur leur territoire ; le peuple s'est manifesté pour leur dire Basta ! Assez ! Tout doit changer ! La suppression de ce Sénat inutile et budgétivore doit être effective, et toute institution dont la mission n'est pas indispensable pour l'intérêt du peuple doit elle aussi être supprimée.