Le village d'El Hadjeb, dans la wilaya de Laghouat, accuse un énorme retard en matière de développement local et souffre encore de nombreuses carences l Les habitants souhaitent sortir de leur isolement en intégrant leur localité dans la dynamique du développement. Cette localité est partagée en deux par la route principale qui la traverse de bout en bout. Un côté relève de la commune de Tadjmout, alors que l'autre appartient à celle de Sidi Makhlouf. L'actuelle situation administrative du village s'est répercutée négativement sur la vie des habitants. «Je suis né du côté de Sidi Makhlouf et j'habite maintenant de l'autre côté de Tadjmout et quand on contacte le maire de Tadjmout pour une telle doléance, il nous envoie au maire de Sidi Makhlouf et inversement, nous sommes ballottés entre un responsable et un autre !», nous déclare Hadj Boulerbah, un habitant de cette localité. Et d'ajouter : «En raison de l'ancien découpage administratif, nous vivons le calvaire, nous sommes dispersés, il y a des frères divisés, nous habitons la même localité, mais sur nos cartes d'identité chacun appartient à une commune.» Ce vieil homme, qui est considéré comme un des notables du village, pose de manière récurrente le problème de l'absence de gaz de ville et d'électricité, et même d'assainissement et d'aménagement au niveau des 30 lots de terrain. Par ailleurs, le chômage frappe de plein fouet les jeunes de ce village marginalisé. «Nous ne bénéficions pas de la zone industrielle de Hassi R'mel, qui n'est pourtant qu'à quelques kilomètres. Il y a également une base de Sonatrach (Msseka) et un pipeline qui passe par là, mais, nous n'en bénéficions pas», se désole un jeune chômeur. Les citoyens de cette localité à «double identité» se plaignent également du manque flagrant d'infrastructures sportives et culturelles et de la situation lamentable de la seule salle de soins de la localité, qui n'est pas en mesure d'assurer la couverture sanitaire. «Cette infrastructure sanitaire dispose d'une seule ambulance, qui plus est en mauvais état et presque tout le temps en panne», précisent certains habitants. La direction des postes et télécommunications de Laghouat n'a pas hésité à fermer le bureau de poste se trouvant dans cette localité. Ce qui a suscité leur courroux des résidents qui se voient obligés de se déplacer jusqu'à Tadjmout, distante de 15 km, pour de simples opérations. L'autre grand souci des habitants du lotissement 108, rattaché administrativement à la commune de Sidi Makhlouf, est leur raccordement à l'eau potable et à l'électricité qu'ils attendent depuis 1989. «Depuis presque 27 ans, nous attendons nos droits élémentaires, à savoir l'eau, l'électricité et le gaz! », déclare un vieillard, résidant dans ce lotissement. Dans le secteur éducatif, le palier primaire et son annexe enregistrent une surcharge flagrante. «Nous réclamons la réalisation d'un autre établissement scolaire ou une opération d'extension pour ouvrir d'autres classes», insistent-ils.