Le FFS accepte de traiter avec le gouvernement de la question de la dissolution des Assemblées locales de Kabylie et de l'organisation des élections partielles anticipées. Même si le parti d'Aït Ahmed demeure réservé sur sa participation à ces élections, il se déclare entièrement prêt à amorcer le débat avec le chef du gouvernement sur le plateau de l'Unique. Le plus vieux parti de l'opposition répond ainsi favorablement à l'invitation du chef de l'Exécutif au dialogue dans la perspective de la révocation des « indus élus » de Kabylie. Donnant son accord hier dans une conférence de presse animée au siège national du parti, à Alger, par Ali Laskri et Karim Tabou, premier secrétaire et secrétaire national chargé de la communication, le FFS espère que « soient réunies les conditions de réussite de cette initiative ». Il a néanmoins conditionné sa participation par un certain nombre d'exigences. « Nous sommes ouverts au débat selon les principes démocratiques d'un dialogue serein et constructif », ont souligné les deux conférenciers. Le FFS exige en effet que « l'ordre du jour, le lieu et les objectifs soient arrêtés d'un commun accord » et que « les débats soient retransmis en direct à la télévision ». Il souhaite en outre que « la presse écrite soit présente » et que « cette consultation soit élargie aux acteurs représentatifs et engagés aux côtés de la population ». Maintenant la revendication d'élections générales qui toucheront aussi bien les Assemblées locales que nationales, les conférenciers ont qualifié la décision de dissoudre les APC et les APW par décret présidentiel de « coup de force contre le FFS et la population locale ». Aux yeux de M. Tabou, cet acte de dissolution « est très grave dans la mesure où il porte atteinte au droit de vote du citoyen ». Pour lui, cette décision n'a aucun fondement juridique et est donc « arbitraire ». « Elle est venue suite à une incapacité du gouvernement et de ses chargés de mission de mobiliser la population pour faire éventuellement partie des élus », a-t-il indiqué, convaincu qu'« il s'agit de faire renoncer la population à l'acte de vote ». Il considère en outre que cela est une « dissolution politique » qui vise à ne laisser en surface que les « clientèles du Pouvoir et les démembrements de la mafia locale occuper le terrain ». Comment le parti va-t-il réagir à la dissolution ? M. Laskri a affirmé que « le FFS résistera et continuera son combat de manière pacifique » tout en mettant en garde les dirigeants du pays contre les éventuels dérapages que peut induire une telle « provocation ». Le premier secrétaire du parti n'a pas parlé d'actions envisagées dans l'avenir. Est-il donc prêt à accepter la dissolution et retirer ses élus ? Les réponses des animateurs de la conférence sous-entendent cela ! Selon M. Tabou, aucun élu des autres partis de l'Alliance présidentielle ne s'est retiré. « Bombe à retardement » Les conférenciers n'ont pas manqué de faire le lien entre ce qui se fait en aval avec le traitement que suppose l'affaire des « indus élus » et le passage en amont du projet de loi sur les hydrocarbures devant le Parlement. « Ils font exploser des pétards de ce côté pour nous faire des attentats de l'autre côté », lâchera M. Tabou d'un ton ironique. Qualifiant cet avant-projet de loi sur les hydrocarbures de « bombe à retardement », le FFS estime que « le texte est basé sur le système anglais qui a vu en dix ans l'effondrement des recettes fiscales dans ce pays ». Ce parti ne doute pas que la réforme apportée à ce secteur vise « la surexploitation des richesses du sous-sol national, censées être protégées par la Constitution ». Devant le danger que représente cet avant-projet de loi - qui sera adopté aujourd'hui par l'APN -, le FFS demande une expertise nationale et internationale des richesses de l'Algérie en hydrocarbures.