Le docteur Saïd Sadi a animé, hier à l'université de Tizi Ouzou, une conférence-débat autour de son dernier ouvrage, Amirouche : une vie, deux morts, un testament. L'orateur est revenu longuement sur la vie et les faits d'armes du chef de la Wilaya III durant la guerre de Libération nationale, depuis sa naissance à Tassaft, en Kabylie, jusqu'à sa mort au champ d'honneur à Bou Saâda, le 28 mars 1959, en compagnie de Si El Houès. Pourquoi cet ouvrage ? « Amirouche est une légende. C'est le détournement, la falsification de l'histoire du pays et l'injustice qui m'ont amené à accumuler des témoignages, depuis 40 ans, sur cet homme d'exception. Je ne cherche pas à régler des comptes mais à rétablir des faits historiques », a souligné l'auteur. « L'histoire n'est pas seulement une science. Elle est la graine qui féconde l'Etat. De ce fait, son écriture doit se faire sans maquillage ni dégradation », a-t-il ajouté. Pour Saïd Sadi, le traitement réservé au combat et à la mémoire du colonel Amirouche « illustre jusqu'à la caricature cette propension quelque peu morbide à nier la réalité, la déformer pour la mettre en conformité avec les fantasmes des maîtres du moment ». Il a rappelé que Ahmed Ben Bella et Houari Boumediène avaient même refusé de baptiser un lycée de Tizi Ouzou du nom du colonel Amirouche.« Boumediène était dur, violent, peu cultivé politiquement », a-t-il déclaré par ailleurs. Sur un autre plan, Saïd Sadi a estimé que « la Kabylie est la source et la pierre angulaire du combat démocratique national ».