L'activité de prothésiste dentaire dans la wilaya de Aïn Defla mériterait d'être mieux encadrée dans l'intérêt du patient, mais également des praticiens. Les motivations lucratives ont poussé, ces dernières années, plus d'un à s'approprier cette profession qui fait appel à des connaissances scientifiques multiples. Dans la wilaya de Aïn Defla, une poignée seulement d'anciens diplômés de l'ex-Institut d'ondostomatologie d'Alger figurent parmi les prothésistes y exerçant. Ces derniers travaillent à leur compte, alors qu'une dizaine d'autres ont été formés sur le tas, à l'image de cette jeune diplômée en comptabilité reconvertie dans ce métier et recrutée par un dentiste dans le cadre du pré-emploi. Ce type de formation est répandu selon des praticiens, qui soulignent que l'accès aux écoles privées à l'extérieur de la wilaya revient très cher. Aussi, l'activité en question s'exerce presque en catimini dans les cabinets dentaires ou les laboratoires agréés. « C'est comme les cuisines d'un restaurant », fera remarquer cet ex-dentiste, devenu prothésiste. Un autre chirurgien-dentiste regrettera que ce métier soit ouvert à des personnes ayant bénéficié d'une formation accélérée, qui ne permet pas de présenter de bonnes prestations, selon lui. « Cela est grave et peut porter préjudice à la santé, car, certaines prothèses mal conçues sont à l'origine de graves déformations de la mâchoire et peuvent engendrer des maladies bucco-dentaires », dira-t-il. S'agissant des conditions dans lesquelles s'exerce cette activité, il nous a été donné de constater qu'elles laissent vraiment à désirer : manque d'hygiène, produits chimiques manipulés sans protection, dentiers cuits dans des bassines posées sur un trépied (tabouna)... Aussi, des voix s'élèvent parmi les intervenants dans les secteurs de la santé pour réclamer un meilleur encadrement de cette activité, notamment par des contrôles réguliers que devraient assurer les services compétents.