Les Algériens n'ont pas d'autre choix que de continuer la lutte pacifique, pour imposer leur volonté : déboulonner le système en place et instaurer la démocratie. Faisant fi de la grandiose mobilisation citoyenne qui dure depuis le 22 février dernier, le pouvoir en place a installé Abdelkader Bensalah dans le poste du chef de l'Etat pour une période de 90 jours, en remplacement du président démissionnaire, Abdelaziz Bouteflika, conformément à l'article 102 de la Constitution. La grotesque réunion des deux chambres du Parlement, tenue aujourd'hui, a donné le coup de grâce aux maigres espoirs nourris par de nombreux Algériens qui ont cru, par naïveté, en les paroles du chef de l'état-major de l'armée, Ahmed Gaïd Salah qui s'est engagé à veiller sur la concrétisation des revendication de millions d'Algériens qui sont sortis dans la rue pour exiger le « départ de tout le régime ». Ainsi, en mettant en œuvre l'article 102 de sa constitution caduque, le régime s'est engagé dans une voie dangereuse. Il vient tout simplement de défier des millions de manifestants pacifiques qui pourraient désormais prêter l'oreille aux voix qui appelaient à des actions de contestation plus ou moins radicales, à l'exemple de la grève générale et la désobéissance civile. Des options jusqu'ici écartées par la plus grande partie des Algériens qui espèrent avec détermination, parvenir à un changement politique dans le calme et la sérénité. Face à la décision (provocation) du pouvoir, les Algériens n'ont pas d'autre choix que de continuer la lutte pacifique pour imposer leur volonté : déboulonner le système en place et instaurer la démocratie. Accepter que la période de transition soit conduite par Bensalah ou ses semblables signifie le maintien du régime qui a anéanti les rêves de liberté et de justice pendant près de six décennies. Le vendredi prochain sera certainement une autre journée mémorable dans l'histoire de notre pays, qui devra marquer le long combat pacifique pour la libération définitive des Algériens.