Naïma Laouadi, la Maradona au féminin du football national, a piqué une grosse colère le matin de la finale de la coupe d'Algérie féminine, qui avait opposé les Algéroises de l'ASEAC aux Relizanaises de l'AFAK. Sur les ondes de la chaîne III, elle n'y est pas allée avec le dos de la cuillère pour dénoncer le mépris affiché par les responsables du football national à l'égard de la pratique du football féminin. En effet, elle ne comprend pas pourquoi on a tendance à liquider le football féminin de la manière la plus abjecte, en faisant jouer une finale six jours après la demi-finale, « et dire que rien ne presse pour que la finale se joue plus tard ». Pour elle, c'est du mépris pur et simple. Elle estime que cette décision n'accorde même plus le temps à d'éventuelles réserves ou recours pour les vaincues des demi-finales. Mieux, elle ne permet pas du tout à une joueuse blessée de récupérer pour la priver de la plus prestigieuse des compétitions. Elle soutient aussi que le football féminin mérite plus d'égards du fait que les pratiquantes sont des femmes courageuses qui ont bravé bien des interdits et brisé bien des tabous. « Ne serait-ce que pour tout cela, le football féminin doit avoir plus de considération. » La Maradona nationale estime aussi que la presse ne fait pas beaucoup pour le développement de cette pratique féminine. « Une finale de garçons aurait retenu des pages entières durant toute la semaine qui précéderait cette manifestation, mais pour les filles, on s'est contenté juste de donner le programme du jour. » Ce coup de gueule de Naïma Laouadi n'est pas le seul puisque notre consœur, Lydia Fadel, qui est vice-présidente de la formation finaliste malheureuse de l'ASEAC, s'est aussi exprimée sur le sujet en déclarant que le football féminin « est victime de la misogynie de ceux qui ne veulent pas voir ce football progresser, alors qu'il a valu des satisfactions au sport national pour lui avoir décroché des distinctions sur le plan international ». C'est dire que les dirigeantes du football féminin en Algérie sont en colère contre les « hommes » qui dirigent leur football.