« Ils sont chaque vendredi, plus nombreux que celui d'avant », me fait remarquer un confrère. En Effet, accompagnés de leurs enfants, et pour certains de toute leur famille, la plupart drapés de l'emblème national et brandissant, qui des pancartes qui des bouts de cartons sur lesquels étaient exprimés, en gros caractères tant en arabe qu'en français, leur rejet de tout ce qui symbolise le système, des milliers de Ghardaouis sont encore sortis ce vendredi pour rappeler aux figures du système qu'il faut que « vous partiez ga3, car ga3, c'est ga3 ». Et comme d'habitude, la procession principale s'est ébranlée juste après la grande prière de vendredi, à partir de l'agora de la poste de Sidi Abbaz. Sur son chemin, à deux kilomètres de là, sur les abords du k'sar de Béni Izguène, du côté d'El Harrameïne, elle est rejointe par plus de deux cents jeunes qui se sont joint à elle. Grossissant à vue d'œil à chaque étape, tant elle est rejointe de toutes parts par des jeunes qui accouraient, emblèmes et pancartes soulevés bien haut. C'est au carrefour de Merrakchi, qui fait jonction avec le K'sar de Mélika et du quartier populaire de Theniet El Makhzen qu'est venue se greffer à la procession le plus gros rassemblement de jeunes et moins de jeunes, ce qui a donné à la marche une autre dimension tant elle paraissait immense, s'étirant sur plusieurs dizaines de mètres. C'est alors que l'immense foule a repris sa marche en s'engouffrant dans la plus longue avenue de Ghardaïa, celle du 1er Novembre avant de longer le boulevard Emir Abdelkader, puis bifurquer sur l'avenue Talbi Ahmed et aller finir la marche par un immense sit in sur l'esplanade du 1er Mai , où ils ont crié tous les slogans contre le pouvoir et réitérer leur soutien à Gaïd Salah et travers lui à l'ANP . Chantant, dansant et criant joyeusement pendant plus de 45 minutes, ils sont repartis comme ils sont venus, c'est à dire dans la joie et le calme, si bien qu'aucun incident n'est à signaler. Il faut, et encore une fois, saluer l'exemplaire comportement des services de sécurité qui ont admirablement accompagnés et encadré cette immense foule. Même l'hélicoptère de la police, reconnaissable à ses couleurs bleues et blanches était de sortie, et certaines fois il descendait si bas au-dessus des têtes des marcheurs qu'il semblait vouloir participer à la liesse populaire. Pendant la longue marche de plusieurs kilomètres, les citoyens ont encore une fois démontré, et par trois fois, leur sens de civisme et patriotisme. La première devant le siège du secteur militaire de Ghardaïa, où ils se sont arrêtés et répétés plusieurs fois « Djeïch, Châab, Khaoua, Khaoua », puis entonné l'hymne national Kassaman. La seconde fois, c'est le silence subit auquel tout le monde s'est astreint en arrivant devant l'hôpital Gueddi Bakir, la troisième c'est lorsque retentit l'adhan d'El Aâsr, re silence complet jusqu'à la fin de l'appel du muezzin. Belle leçon de civisme et de respect « infligé » à la face de tous ceux qui voulaient faire passer nos jeunes pour inciviques.