Les élections soudanaises sont un « exemple » à suivre pour les autres pays africains et arabes, malgré les « carences » ayant empêché de satisfaire aux normes internationales, a estimé hier le principal responsable de la mission d'observation de la Ligue arabe. « Ces élections ne répondent pas aux normes internationales, mais elles sont un grand pas en avant en comparaison avec d'autres pays de la région et constituent un accomplissement, malgré toutes les carences », a déclaré Salah Halima, lors d'une conférence de presse à Khartoum. « Nous n'avons pas noté de cas avéré de fraudes, mais des carences et des erreurs. Ces erreurs-là n'affectent pas d'une façon sensible les résultats », a-t-il poursuivi. Samedi, la mission d'observation de l'Union européenne et la fondation Carter avaient souligné que le premier scrutin multipartite en 24 ans au Soudan, qui a eu lieu la semaine dernière, n'avait pas satisfait aux normes internationales. L'ancien président américain, Jimmy Carter, avait toutefois estimé que « la majeure partie de la communauté internationale (...) accepterait le résultat », la mission de l'UE jugeant que ces élections ouvraient la perspective d'une « transformation démocratique ». Le président de la mission de la Ligue arabe – qui comptait 50 observateurs sur le terrain contre plus de 70 à la fondation Carter et 130 pour celle de l'UE – a insisté sur ce dernier point. « Il a y un consensus entre les observateurs internationaux pour dire que ce qui s'est passé au Soudan est meilleur que ce qui s'est passé dans d'autres pays africains. De ce fait, (...) nous souhaitons que le Soudan soit un exemple pour les autres pays africains et arabes », a souligné Salah Halima. « Si les élections n'ont pas répondu à tous les critères internationaux, cela ne minimise pas l'expérience soudanaise de transformation démocratique. (...) Le gouvernement soudanais a fourni un espace de démocratie et il faut en profiter », a-t-il enchaîné. Les élections législatives, régionales et présidentielle, qui doivent reconduire le président Omar El Béchir – arrivé au pouvoir en 1989 à la faveur d'un coup d'Etat – ont été boycottées par une large partie de l'opposition et en partie par les ex-rebelles sudistes.