L'universitaire Mohamed Brahim Salhi a publié, il y a quelques jours, un volumineux ouvrage intitulé Algérie, citoyenneté et identité aux éditions Achab. L'auteur, enseignant-chercheur en sociologie et en anthropologie à l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, a, dans son livre, mis en perspective des problèmes qui ont secoué la société algérienne depuis la naissance du mouvement national. Les huit chapitres, qui s'étalent sur les 310 pages que comprend l'ouvrage, présentent un même fil conducteur : citoyenneté et identité que le préfacier Ahmed Mahiou, éminent juriste et universitaire, considère comme « étant des manifestations les plus immédiates qui ont surgi dans l'actualité la plus récente ». Pour l'auteur, la notion de citoyenneté est bâtie autour « d'un processus dynamique mais non linéaire ». Pour illustrer ce postulat, Mohamed Brahim Salhi amène le lecteur à plonger dans des événements conflictuels et souvent douloureux qui ont jalonné la formation de la nation algérienne et analyse le combat et les acquis du mouvement associatif, considéré comme un instrument d'expression et d'affirmation de la société civile. Une bonne partie du livre est ainsi consacrée au mouvement national, les tiraillements entre les dirigeants du mouvement, la crise berbériste de 1949, les effets de la légitimité historique sur la société algérienne après l'indépendance du pays, les événements de la Kabylie d'avril 1980, ceux d'avril 2001, les émeutes de Ghardaïa de mai 2004 et le combat des femmes. Un long entretien, sur 64 pages, est consacré à deux figures bien connues du combat identitaire et des droits de l'homme, Saïd Khellil et Mohand Ouamar Oussalem. Conçu selon des standards de l'écriture universitaire, il n'en demeure pas moins que la lecture de Algérie, citoyenneté et identité est à la portée de tous les lecteurs. Son intérêt est multiple ; il interroge des faits historiques, analyse des situations sociologiques et laisse au lecteur un brin d'espoir, l'auteur concluant : « les horizons, s'ils ne paraissent pas totalement bouchés du fait de l'existence d'un potentiel citoyen relativement actif, ne sont pas non plus vraiment ouverts. » *Mohamed Brahim Salhi. Algérie, citoyenneté et identité, éditions Achab. Tizi Ouzou. 2010. 550 DA