Si les femmes sont obsédées par leur poids, les hommes le sont par la chute de leurs cheveux... Au cours de la vie d'une personne, le cycle de vie des cheveux se raccourcit notamment au niveau de la zone située sur le sommet du crâne, sous l'influence des hormones mâles. Il est donc « normal » que les follicules qui produisent les cheveux sur le sommet du crâne se « miniaturisent » avec l'âge et se mettent à devenir moins longs, moins pigmentés, moins denses et moins épais avec l'âge : il s'agit de la calvitie « naturelle » chez l'homme. Il est souvent difficile de repérer une calvitie débutante. Avant que le sommet du crâne ne soit dégarni, on observe généralement une simple diminution de longueur et de diamètre des cheveux sur la partie haute du crâne. Le dégarnissement typique de la calvitie (golfes temporaux, tonsure...) n'apparaît qu'après. La calvitie de l'homme est le plus souvent marquée au niveau des golfes temporaux et de la tonsure. La calvitie de la femme est souvent plus diffuse et concerne l'ensemble du haut du crâne en dehors de la lisière frontale qui est souvent préservée. La calvitie de la femme peut évoluer assez rapidement lors de changements hormonaux (accouchement, traitement hormonal, notamment contraception, voire après la ménopause...). Parfois, un bilan hormonal est nécessaire dans la calvitie de la femme. Le diagnostic de la calvitie nécessite une consultation et parfois un examen appelé trichogramme (on prend quelques cheveux dans différentes zones du cuir chevelu et on les observe au microscope), qui permet de mesurer le calibre des tiges des cheveux et le rapport entre cheveux en phase de pousse et de cheveux morts. On peut aussi recourir au phototrichogramme, qui consiste à raser une zone du cuir chevelu, et à la photographier 2-3 jours plus tard afin d'estimer la densité de cheveux en phase de pousse et la proportion de cheveux « normaux » et de cheveux ressemblant à du duvet. Depuis quelques jours, des chercheurs des universités de Columbia et Stanford sont parvenus à identifier le gène à l'origine de la pousse des cheveux. Cette découverte pourrait permettre la mise au point d'un nouveau traitement contre la calvitie et inversement à éventuellement réduire une trop importante pilosité. D'après l'étude, publiée mercredi dans la revue Nature, le gène APCDD1 serait à l'origine de l'hypotrichose, un développement réduit du système pileux et une forme rare de chute de cheveux. Cette pathologie commence généralement dès l'enfance et progresse tout au long de la vie. Les cheveux sont de plus en plus fins et vont, au fil du temps, ressembler à du duvet. Les chercheurs ont identifié le gène en question grâce à l'analyse génétique de familles pakistanaises et italiennes souffrant d'hypotrichose simplex héréditaire. Mais si ce symptôme ressemble de près au processus de calvitie masculine, ce dernier est davantage complexe. La découverte pourrait toutefois permettre, d'après les chercheurs, à mettre au point un traitement efficace contre la calvitie masculine et même d'aider les femmes à éradiquer définitivement les poils indésirables.