La Fonction publique ne retrouvera pas sa stabilité de sitôt. Après les protestations des enseignants et des fonctionnaires des communes, le secteur risque d'être ébranlé par une protestation généralisée. Tous les secteurs de la Fonction publique seront concernés. C'est le Syndicat national autonome du personnel de l'administration publique (Snapap) qui en est l'initiateur de cette action. Ce syndicat appelle, en effet, à une grève générale cyclique de deux jours à partir du 16 juin prochain. « Tous les secteurs de la Fonction publique seront touchés par cette grève. Nous lançons un appel à tous les fonctionnaires pour prendre part à cette action afin de défendre leurs droits légitimes », affirment les responsables du Snapap, dans un communiqué rendu public hier. Le syndicat réagit ainsi aux déclarations du directeur général de la Fonction publique (DGFP), Djamel Kharchi, qui avait annoncé, dimanche dernier, la finalisation de 38 statuts particuliers sur un total de 45 textes devant être préparés. L'action à laquelle appelle le Snapap a pour objectif, lit-on dans le communiqué, de dénoncer les atteintes aux libertés syndicales et d'exiger la finalisation de tous les statuts particuliers avant le début du mois de juillet 2010. Outre la question des statuts particuliers, le syndicat exige aussi la création de nouvelles primes ou la revalorisation des indemnités existantes. « Nous demandons également l'institution d'une indemnité de sujétion spéciale calculée sur la rémunération principale actuelle à hauteur de 40% et avec effet rétroactif », souligne le Snapap dans son communiqué. Les primes de rendement, l'indemnité de service permanent doivent aussi, exige l'organisation, être calculées sur la base de la rémunération principale actuelle et majorées à auteur de 40%. Le Snapap demande également « la généralisation de l'indemnité de nuisance qui devrait être calculée aussi selon le même principe ». Toujours dans ce sens, l'organisation exige « le paiement du nouveau régime indemnitaire avant le mois de juillet 2010 ». Pour rappel, la préparation des statuts particuliers des fonctionnaires a été entamée en 2006. Plus de trois ans après, les textes ne sont pas tous finalisés. Cette situation retarde l'ouverture des négociations sur les régimes indemnitaires de chaque corps de la Fonction publique. Même les textes adoptés et promulgués ont été contestés par les travailleurs. Les protestations des enseignants et des médecins prouvent l'insuffisance de ces textes qui, pourtant, n'ont été élaborés qu'après trois ans de négociations. Les syndicalistes de ces deux secteurs dénoncent le rejet de leurs propositions par la direction générale de la Fonction publique. Aujourd'hui, la contestation s'élargit à des secteurs qui n'ont jamais fait grève auparavant. Il s'agit des travailleurs des communes, dont le statut est toujours en gestation. L'étau se resserre ainsi sur le gouvernement. La DGFP est tenue de réagir vite pour tenter de calmer les esprits des travailleurs désespérés.