La santé dans notre commune est malade». Ce constat ironique et sans appel est du premier magistrat de la commune d'Akfadou. Le P/APC relève une somme de carences qui grèvent, selon lui, le bon fonctionnement des structures de santé de proximité de la circonscription. «La polyclinique de Tiniri, le chef-lieu de la commune, tourne avec des moyens humains et matériels réduits. A titre d'exemple, le poste de chirurgien-dentiste est souvent vacant pour cause d'absence du docteur. Le service de radiologie, qui est assuré par un seul opérateur, cesse toute activité dès 14 heures», énumère le maire d'Akfadou. Par ailleurs, l'édile communal fait état de l'absence de médecins dans les structures de soins périphériques, telles que celles des villages d'Imaghdassen et d'Ath Alouane. «Ces structures n'assurent que les soins infirmiers, dispensés par un paramédical. On devrait songer à y affecter un toubib, au moins deux jours par semaine, pour soulager la population de ces villages reculés», suggère-t-il. Le premier responsable de la municipalité pense qu'en raison de son éloignement des autres centres urbains et du caractère montagneux de sa configuration topographique, la circonscription devrait bénéficier d'une attention particulière de la part de la tutelle sanitaire. Bien des habitants d'Akfadou corroborent le témoignage du maire et jugent la couverture sanitaire et l'accessibilité aux soins en deçà des attentes de la population. «Il y a une véritable disparité entre les communes dans la répartition des moyens. Alors que dans certaines agglomérations urbaines, l'heure est à l'amélioration de la qualité des soins, chez nous, les gens en sont encore à quêter une accessibilité aux soins, qui demeure une illusion dans certains de nos villages excentrés», râle un villageois. «Il y a des citoyens qui sont contraints de se déplacer sur de longues distances pour une injection ou un simple pansement», fulmine-t-il. Des citoyens de Tiniri déplorent aussi le manque d'effectif médical au point d'urgence de la polyclinique et l'absence d'une maternité rurale. «Après 14 heures, les usagers de la santé sont orientés vers Sidi Aïch, pour le moindre bilan radiologique. S'agissant des parturientes, leur sort est encore plus tragique», clame-t-on.