Perchée sur les hauteurs des montagnes surplombant la vallée de la Soummam à la frontière des deux wilayas de Tizi Ouzou et Béjaïa, la commune d'Akfadou est plongée dans une profonde léthargie, résultat d'un déficit en matière de programmes de développement. Même si le chef-lieu de la commune, Tiniri, « respire » un semblant d'activité, il n'en demeure pas moins que les villages, surtout les plus reculés, souffrent de l'enclavement. Les villageois se considèrent comme des laissés-pour-compte. La gestion des affaires de la commune reste tributaire des budgets de l'Etat, « versés au compte-gouttes ». Sans nous fournir de statistiques, l'administrateur de la municipalité nous apprend que devant l'absence d'une quelconque activité économique susceptible de créer des postes d'emploi, le taux de chômage est maintenu à des proportions élevées. Sur le chapitre de l'habitat, la récente distribution de 18 logements sociaux, sur une liste de 138 postulants, s'est faite dans la « sérénité et sans incidents », à croire les propos de l'administrateur. 40 logements sociaux et 20 autres évolutifs ont été répartis depuis 1998. Un bilan qui reste encore en deçà de la demande exprimée. Le transport scolaire assuré, par ailleurs, au moyen de camions aménagés et souvent bondés de lycéens et collégiens, contre payement mensuel de 200 DA, se trouve défaillant, puisque ne sont desservis que les villages les plus éloignés à savoir Mezouara, Aït Alouane et Imaghdassen. Pour les enfants des autres villages, la galère continue, notamment en période hivernale. « Nous avons interpellé le ministre de la Solidarité nationale lui demandant de nous affecter des bus, afin d'assurer une large couverture », soutient encore notre interlocuteur.Depuis quelques années, 4 écoles primaires ont dû fermer leurs portes en raison du manque d'élèves des suites du recul démographique. Déficit également en matière de structures de jeunesse à l'instar du centre culturel resté fermé. Les exclus du système scolaire, la mort dans l'âme, n'ont d'autres choix pour poursuivre une formation professionnelle que d'aller fréquenter les centres de formation de Sidi Aïch et Chemini, distants de plus de 20 km. Sur le plan de la couverture sanitaire, la commune dispose d'un centre de santé avec une maternité. Inaugurée tambour battant en 2000 par l'ancien ministre de la Santé, Amara Benyounès, cette infrastructure sanitaire, bien que dotée d'un matériel médical de qualité, présente une activité réduite à sa plus simple expression. Le personnel médical, composé d'un médecin généraliste, d'un chirurgien dentiste, de deux infirmiers et d'une sage-femme, officiant trois jours dans la semaine, prodiguent uniquement des soins ordinaires. « Il est vraiment inconcevable qu'un tel centre soit dépourvu d'un point d'urgence. Nous travaillons sur une plage de temps limité de 8h à 16h, ce qui est en soi aberrant », déplore le médecin généraliste. Et d'ajouter : « Un établissement de santé doit toujours maintenir ses portes ouvertes au service du citoyen malade. » Le problème de la vétusté du réseau d'alimentation en eau potable se pose aussi presque dans chaque village. Toutefois, celui-ci prend de l'ampleur au niveau du chef-lieu de la commune où l'eau se fait rare dans les robinets. Pour remédier à ce problème, les services de l'APC ont procédé à la rénovation de l'ancien réseau.