La santé publique manque cruellement de moyens à Tamokra. En effet, la couverture sanitaire dans cette petite circonscription rurale de 6000 habitants est, pour ainsi dire, aux ras des pâquerettes. La commune dispose, pour seule et unique structure, d'une polyclinique sise au chef lieu communal. «Ses prestations se résument aux consultations en médecine générale, en stomatologie et aux soins infirmiers», affirme M. Chendouh, le président de l'APC de Tamokra. «Pour les autres besoins de santé, tels que les bilans biologiques et les consultations spécialisées, nos concitoyens sont obligés de se déplacer jusqu'à Akbou», poursuit-il. L'inexistence au sein de cette polyclinique d'un plateau technique et d'un service de radiologie est durement ressentie par la population, se plaint-t-on. Il en va de même de l'absence d'une maternité. Conséquence : les parturientes n'ont plus qu'à s'en aller par monts et par vaux pour accoucher ailleurs. Et bien souvent, à leurs risques et périls. «Les cas de femmes ayant accouché chemin faisant et de malades décédés au cours de leur évacuation à l'hôpital sont légion ici», souligne un retraité, résident à la périphérie du chef lieu communal. «Si vous êtes pris de malaises sévères après 17h, vous avez tout le temps d'agoniser et même de passer de vie à trépas, car il n'y a aucun toubib pour soulager vos souffrances», ironise un autre citoyen du village Bicher. Des habitants de certains villages déshérités, à l'image de Boutouab et Boukerdous, nous disent se sentir «plus proches du ciel que des officiels». Et pour cause : «nous n'avons jamais eu la chance de bénéficier de l'inscription d'un quelconque projet en rapport avec la santé», lâche aigris, un jeune de Boutouab. La situation n'est guère plus reluisante à Bicher, dont l'unité de soins a fermé la porte depuis plus de deux ans. Pire : une autre structure de même type, construite au profit du village Tizi Aidel, «est fermée sans avoir jamais fonctionné», nous signale le P/APC.