Le président du Comité international de la Croix-Rouge, Jakob Kellenberger, a lancé hier à Genève un appel à tous les Etats pour que les armes nucléaires ne soient plus jamais employées. « Les Etats ont une occasion historique de refermer une fois pour toutes le chapitre des armes nucléaires », a déclaré devant le corps diplomatique à Genève le président du CICR, à quelques jours de la conférence de suivi du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) en mai à New York. Jakob Kellenberger a salué « les récents progrès accomplis, notamment l'adoption par le Conseil de sécurité des Nations unies de l'objectif d'‘‘un monde sans armes nucléaires'' et le fait que les présidents (américain) Barack Obama et (russe) Dmitri Medvedev aient reconnu la responsabilité de leurs pays respectifs de réduire l'arsenal atomique ». Le CICR soutient les efforts déployés pour négocier un traité international contraignant visant à interdire et éliminer les armes nucléaires. « Il s'agit également de prévenir leur prolifération et de contrôler l'accès aux matières et à la technologie pouvant servir à les produire », a-t-il ajouté. « L'emploi des armes nucléaires est contraire au droit international humanitaire, et notamment au principe de distinction entre civils et combattants », a expliqué à la presse le porte-parole du CICR, Florian Westphal. Le président de l'organisation humanitaire, dont le siège est à Genève, a affirmé que les armes nucléaires sont uniques du fait de leur pouvoir de destruction, des souffrances humaines indicibles qu'elles causent, de l'impossibilité de maîtriser leurs effets dans l'espace ou le temps, des risques d'escalade qu'elles comportent et de la menace qu'elles constituent pour l'environnement, les générations futures et la survie même de l'humanité. « Le CICR voit mal comment l'emploi, sous quelque forme que ce soit, d'armes nucléaires pourrait être conforme aux règles du droit international humanitaire », a-t-il conclu.