En dépit de la solution proposée par l'administration, les étudiants de l'Institut national de l'agroalimentaire de Constantine refusent de reprendre les cours et ont maintenu hier le piquet de grève pour le deuxième jour consécutif. Leur propre lecture faite autour d'une récente « correction » ministérielle concernant leur diplôme considère la chose comme une dévaluation qui touche à leur avenir. Il s'agit d'une instruction émanant de l'université centrale datée du 17 janvier qui ordonne la suppression de la mention « ingénieur d'Etat » sur les diplômes et son remplacement par la mention « ingénieur » tout court. Les 800 étudiants de l'institut ne voient en cela qu'une rétrogradation inexplicable qui dévalorise leurs efforts et les défavorise par rapport aux promotions précédentes. Leur colère est accentuée, en outre, par les deux mois de retard qui ont précédé l'affichage de l'instruction. Qu'est-ce qui justifie cette décision inopinée sachant que les formulaires d'inscription à cette filière portaient l'inscription « ingénieur d'Etat » et pas autre chose ? Pour le responsable de la pédagogie au rectorat, il ne s'agit là que d'une correction qui intervient en application des textes réglementaires en vue de l'adaptation au système universitaire international. Le terme « Etat » est ajouté d'ailleurs pour distinguer ce diplôme de celui d'ingénieur d'application qui n'existe plus. Par conséquent, la précision devient superflue, d'autant qu'elle n'influe en rien sur la valeur du diplôme, considéré plutôt sur le nombre d'années après le bac, comme s'accordent à le préciser plusieurs responsables du corps d'encadrement. Devant l'entêtement des grévistes, la direction de l'institut a tenté une sortie honorable en proposant de maintenir la mention telle qu'elle est pour cette année. Le problème est que seule la promotion qui sortira cette année bénéficiera de cette « générosité » à la différence des autres qui n'ont pas accepté bien entendu.