Les élèves de terminale refusent de reprendre les cours avant l'entière satisfaction de leurs revendications qui consistent en l'allégement des programmes et l'organisation d'une deuxième session du bac en septembre prochain. Certains grévistes à El Biar, Aïn Benian et Bab Ezzouar ont été matés par des policiers. Le bras de fer est engagé et risque même de durer. Le ministère de l'Education nationale refuse de donner une suite favorable aux revendications des élèves de terminale. Ceux-ci, de leur côté, décident de maintenir leur mouvement de grève, entamé depuis cinq jours, jusqu'à l'entière satisfaction de leurs revendications. Les uns font la sourde oreille, les autres élèvent la voix. Résultat : les élèves de terminale de la majorité des lycées d'Alger et de certaines grandes villes du pays n'ont pas rejoint les bancs de l'école. Dans la capitale, des centaines d'entre eux se sont rassemblés, comme ils l'ont fait depuis samedi dernier, devant l'annexe du ministère de l'Education, à Ruisseau. A Alger-Centre, Hussein Dey, El Biar, Bab El Oued, Baba Hacen et bien d'autres communes de la capitale, les élèves se sont regroupés au sein de leurs établissements respectifs et n'ont pas fait cours. Ils refusent de croire aux promesses verbales du ministre de l'Education, Boubekeur Benbouzid, et n'ont cure de ses menaces de recourir à des sanctions dans le cas de la poursuite de la grève. Des menaces qu'il a proférées dimanche en direct à la télévision, allant jusqu'à considérer ce mouvement comme la conséquence de « la manipulation ». « Nous sommes de toute façon sanctionnés par ces programmes volumineux que nous ne pourrons jamais terminer, encore moins assimiler », lâchent des élèves rencontrés devant l'annexe du ministère de l'Education à Ruisseau. Selon eux, la seule chose qui pourra leur faire reprendre les cours, c'est « l'allégement concret des programmes », « la suppression des cours du troisième trimestre » et « l'organisation d'une deuxième session du bac en septembre prochain ». Autrement dit, c'est la prise en charge « réelle et officielle » de leurs revendications. Leur détermination à aller jusqu'au bout semble être infaillible. Certains coordinateurs du mouvement affirment que le mot d'ordre de grève est maintenu jusqu'à ce que le ministère réponde « favorablement » et « concrètement » à leur requête. Une assemblée générale est prévue pour demain afin de préparer la grève nationale annoncée pour samedi prochain. Les lycéens lancent ainsi un véritable défi au ministre de l'Education qui, en tentant vainement de désamorcer la tension, leur a promis que « les sujets des examens du bac porteront uniquement sur les cours étudiés ». « Nous ne voulons pas de demi-mesure. Notre revendication est très claire et nous exigeons une réponse sans détour et satisfaisante », clame un élève du lycée de Poirson. Face à cette intransigeance des lycéens qui refusent d'être des « cobayes », le ministère semble vouloir répondre par la manière la plus forte. Sinon, comment peut-on expliquer le recours, hier, à la force policière pour disperser des élèves rassemblés devant leurs lycées respectifs à Aïn Benian, El Biar et Bab Ezzouar. Certains d'entre eux ont été tabassés, d'autres embarqués avant qu'ils soient relâchés, a-t-on appris sur place. Le recours à la matraque démontre ainsi que les responsables du secteur commencent à paniquer et ne savent plus comment faire face à cette situation critique.