La rue n'a pas dérogé à la règle des marches du vendredi en rééditant massivement, comme il y a deux mois, la contestation du système et du personnel qui le représente. Les citoyens dont un certain nombre accompagné de leurs enfants drapés dans l'emblème national, ont convergé vers les points de chute, à savoir la place des Martyrs, Bab Kcentina et les Arcades. Après avoir scandé des slogans hostiles au nouveau pouvoir provisoire en place, ils ont entamé une marche pacifique en empruntant le circuit habituel : Les Allées du 20-Août-1955, les Arcades pour se rassembler sur la place du 1er-Novembre en face de l'hôtel de ville où les attendait un important cordon sécuritaire qui leur faisait barrage pour éviter que la foule ne se rende au siège de l'Assemblée populaire et surtout au port commercial qui se trouve à quelques mètres du lieu du plus grand rassemblement. Après avoir scandé des slogans tels que "La nourid Bensalah" (On ne veut pas de Bensalah), "El issaba dégage" (La maffia dégage), "Trouhou Ga3" (Vous partirez tous), "Labled bladna ouandirou raina" (Ce pays est le nôtre et nous ferons ce que nous voulons) ainsi que d'autres slogans déjà entendus dans les précédentes marches. C'est le cas de "Silmiya, silmiya", "Klitou lebled ya sarakine", "Non aux 4 B". À leur arrivée devant le cordon sécuritaire la foule a scandé à l'adresse des policiers : "Nehi el-casqueta ouarouah maâna" (Enlève la casquette et viens avec nous). Les manifestants qui étaient plus créatifs que d'habitude quant aux slogans ou en imagination ont ensuite rebroussé chemin pour d'autres rassemblements au niveau de la stèle du Chahid Zighoud-Youcef, devant la salle Aïssat-Idir, sur la place des Martyrs et aux Allées du 20-Août-1955. Beaucoup de jeunes ont participé à cette marche pacifique en dépit des conditions climatiques puisqu'il a plu durant toute la matinée, avec une "trêve" le temps de la marche, ce qui a fait dire à certains que "Dieu est avec nous". Nous avons constaté que les citoyens sont déterminés à ne pas baisser les bras et surtout à faire tomber le chef de l'Etat par intérim, Bensalah, le Premier ministre Bédoui et tous les résidus du système Bouteflika qui ont ruiné le pays et qui continuent à prétendre représenter le peuple qui a démontré son grand sens des responsabilités et qui, par ses marches pacifiques, a donné un exemple au monde entier. À signaler la bonne organisation de la marche qui n'est pas sortie de son objectif principal, à savoir mettre fin à un règne qui a trop duré pour devenir insupportable pour la majorité des Algériens.