« Ya Gaïd, chaâb fak! » (Gaïd le peuple a compris le manège), « Trouhou gâa ! » (vous partirez tous) « Djazaïr dialna oundirou rayna ! » (l'Algérie est la nôtre nous en ferons ce que nous voulons) « L'Algérie n'est pas à vendre ! » « Bensalah dégage ! » C'est en chantant ces slogans, avec leur humour habituel que les manifestants de la ville de Boumerdès ont entamé leur 8e marche. Comme à chaque vendredi, la population de Boumerdès est sortie, cette fois nombreuse que ce soit au chef-lieu de la wilaya ou dans les communes comme Laâziv, Bordj-Menaiel,… de cette wilaya pour manifester en faveur de la révolution du 22 février. Il est clair qu'au vu de l'ampleur de la participation, la mobilisation est beaucoup plus importante. Ce vendredi 12 avril, les marcheurs de la ville de Boumerdès dans une procession sur plus d'un kilomètre formant une foule immense. Un confrère nous a fourni l'explication de ce doublement des marcheurs « Ceux qui n'ont pu rejoindre Alger à cause de la fermeture illégale des routes par les gendarmes, ont marché à Boumerdès» A l'instar des millions d'Algériens et d'Algériennes, les citoyens et les citoyennes de Boumerdès veulent maintenir la pression sur ceux qui tiennent les leviers politiques et institutionnels de l'Algérie pour mettre le pays sur le chemin d'une transition démocratique et par la même refonder la république handicapée depuis 1962. Ils rejettent fermement l'installation de Bedoui et Bensalah à la tête de l'Etat. Les marcheurs de tous les âges, des deux sexes sont déterminés à faire aboutir leur rêve et tiennent à l'affirmer. Leur détermination n'a, en effet, pas baissé d'un iota. « FLN dégage ! » « Bensalah dégage ! » « Les 3 B dégage ! » « L'Algérie n'est pas à vendre. » Un homme tient une pancarte. On pouvait y lire « Bensalah met tes chaussures et rentre chez toi. Le peuple ne veut pas de toi. » Le porteur de la pancarte ironise. « Ils sont autistes, ils n'entendent rien peut-être qu'ils savent déchiffrer les lettres et peut-être aussi avec toutes ces foules et les millions d'Algériens et d'Algériennes dans les rues, ils comprendront enfin qu'ils sont indésirables et que l'Algérie est plus grande qu'eux. » Puis il ajoute « écrivez dans votre journal à l'intention du général Gaïd. Mon général, avec tous mes respects, dites-vous bien que le Hirak nous a aussi appris à faire de la politique. Nous savons également lire entre les lignes. On ne peut plus nous duper ni nous faire peur. A bon entendeur. » Et l'homme d'un âge mature continue sa marche comme à chaque vendredi. A noter que la marche se déroulait au moment où nous la quittâmes pour les besoins de la rédaction dans un climat festif. Les policiers qui encadraient la marche se faisaient discrets. Il y a lieu de rappeler que jeudi environ un millier de fonctionnaires ont organisé une marche de soutien au mouvement du 22 février. Abachi L.