Invité hier par le Collectif des étudiants autonomes de l'université Akli Mohand Oulhadj pour animer une conférence, le leader du parti Jil Jadid a abordé la problématique de la représentativité du soulèvement populaire en Algérie. «Comment peut-on arriver à une représentation fidèle du hirak», s'est-il interrogé avant d'afficher son hostilité quant à l'option d'une désignation spontanée des représentants du hirak qui iront dialoguer avec le pouvoir. «Ça n'a aucun sens. Ces soi-disant représentants ne pourront jamais réunir toutes les idées et les tendances du hirak. C'est le pouvoir qui est, indirectement, en train de favoriser l'apparition de figures politiques autonomes indépendantes et les mettre au-devant de la scène, même si elles sont critiques», prévient le conférencier qui estime que «demain, le pouvoir peut réprimer, isoler et même acheter ces personnalités». M. Djilali propose par ailleurs une solution pour régler le problème de la représentativité. Tout simplement, il préconise des représentants élus démocratiquement. «Le peuple a demandé un changement de régime. Lorsque l'on rentre dans la représentativité, le peuple devient un électorat, car chaque groupe choisira selon ses références. Ce qui nous intéresse actuellement c'est comment bâtir une nouvelle République avec des règles de jeu consensuelles. Une fois ce test passé, nous pourrons aller vers des élections avec de nouvelles lois acceptées par tous. Ce n'est qu'avec des élections qu'on pourra avoir des représentants dans des institutions», développe-t-il, tout en dénonçant l'isolement des partis politiques et des organisations. L'orateur les incite par contre à proposer des programmes et des projets de société. Se projetant dans l'avenir, Soufiane Djilali a énuméré un ensemble de défis qui attendent l'Algérie de demain. «L'Algérie évolue dans un environnement qui lui imposera une série de problèmes et d'enjeux. Entre autres, une croissance démographique à gérer, un changement climatique et une raréfaction des ressources hydriques, la chute de la production pétrolière, l'intégration ou non du système financier international, l'universalisme culturel…»