"C'est à la société civile, syndicats autonomes, associations et personnalités, en coordination avec l'opposition politique, que doivent revenir la discussion et l'adoption d'un tel programme, puis la désignation, selon des voies démocratiques, de leur candidat à la présidentielle", propose le parti. À une année de l'échéance électorale la plus déterminante dans le pays, le parti de Soufiane Djilali, Jil Jadid, lance une initiative qui ne manque pas d'intérêt. Le conseil politique du parti, réuni vendredi à Alger, propose, en effet, via un communiqué rendu hier public, d'"aller vers un mandat de transition et un candidat unique de toute l'opposition avec comme objectif principal, la remise en ordre des affaires de l'Etat". L'initiative suggère ainsi "une phase de transition, la plus courte possible, avec un programme consensuel, (qui) devra être organisé autour d'une candidature unique". Et il est précisé dans le document évoquant cette initiative que "c'est à la société civile, syndicats autonomes, associations et personnalités, en coordination avec l'opposition politique que doivent revenir la discussion et l'adoption d'un tel programme, puis la désignation, selon des voies démocratiques, de leur candidat à la présidentielle". S'agissant du programme de transition, Jil Jadid propose des "réformes cruciales", à savoir "un processus constituant, aboutissant à une loi fondamentale du pays qui garantisse l'indépendance de la justice, l'autonomisation d'une cour constitutionnelle, la mise en place d'une commission indépendante pour la gestion des élections". Il est également souligné que "les lois sur les associations, les partis politiques, les élections, etc. seront alors révisées avant de convoquer de nouvelles élections législatives puis locales". Un processus, expliquent les rédacteurs du communiqué, qui "devra aboutir à une élection présidentielle ouverte sur la base des programmes et projets de société". "Le cinquième mandat, un drame humain !" Contacté, le président de Jil Jadid, Soufiane Djilali, a affirmé, hier, que son parti reste toujours favorable à l'application de l'article 102 de la Constitution, portant sur la vacance du pouvoir. Mais à une année de l'élection présidentielle, fait-il constater, "sauf cas de force majeure, il est préférable d'attendre le moment venu pour présenter un candidat unique pour un mandat de transition". Après, poursuit-il, "s'il y a consensus autour d'un candidat pour assumer pleinement et aller jusqu'au bout de son mandat, ce serait l'idéal". Soufiane Djilali, qui dit avoir déjà discuté de l'idée avec une partie de la société civile, attend de voir comment sa proposition sera accueillie par l'opposition. Par ailleurs, il est à préciser que cette initiative vient après le "constat inquiétant" fait par le conseil politique de Jil Jadid, sur "la lente mais inexorable dérive du pays vers une situation de troubles et d'instabilité". Il est d'ailleurs noté que "l'exaspération populaire est à son comble ; les grèves, sit-in et manifestations de rue qui se multiplient et qui risquent de prendre une exceptionnelle ampleur en sont l'expression manifeste". Le conseil politique, qui relève surtout que "l'échec du régime est total", fait remarquer que pendant que "la rue gronde, le sérail reste obnubilé par son maintien au pouvoir et manigance déjà en vue d'une prochaine élection présidentielle qu'il veut sous contrôle". Pourtant, conclut Jil Jadid, "un cinquième mandat, s'il advenait, serait le produit d'une transgression constitutionnelle, d'une faute morale, d'une tragédie politique et d'un drame humain". Mehdi Mehenni