La Russie s'est opposée hier à toute position commune du Conseil de sécurité, lors d'une réunion à huis clos sur la situation à Idleb en Syrie, où les hostilités redoublent depuis fin avril, selon des diplomates. Lors d'une déclaration solennelle aux médias à l'issue de la réunion, 11 pays du Conseil sur 15 – un format rare – ont exprimé leur «profonde préoccupation» face à l'aggravation de la situation dans la province d'Idleb, une zone de désescalade garantie en principe par la Russie depuis septembre. Ces pays, auxquels ne s'étaient pas joints la Russie, la Chine, l'Afrique du Sud et l'Indonésie, ont exhorté les parties au conflit «à protéger les civils», dans cette déclaration lue par l'ambassadeur belge à l'ONU, Marc Pecsteen de Buytswerve. Avant la réunion d'urgence réclamée par le Koweit, l'Allemagne et la Belgique, le diplomate belge avait espéré devant des journalistes un «message commun» du Conseil de sécurité pour faire baisser les violences. Il avait précisé vouloir «demander aux garants de l'accord de désescalade» (Russie, Iran et Turquie) «de faire leur boulot et de s'assurer qu'il y a désescalade».