Tard dans la nuit de jeudi à vendredi, contactés par nos soins, des citoyens des localités de la wilaya de Tipasa, en réunion dans les terrasses des cafés, discutaient déjà sur l'organisation de leur 12e manifestation, en tenant compte des obligations du Ramadhan. La forte chaleur d'hier et le jeûne n'ont pas empêché les femmes, les hommes et les jeunes de battre le pavé, pour scander leur refus et le rejet du système et de ses symboles. En ce 1er vendredi du mois de Ramadhan, nullement dissuadés par les aléas climatiques et ramadanesques, des observateurs avaient relevé une présence élevée de personnes âgées. Des pancartes brandies par des manifestants où l'on pouvait lire : «Le peuple attend l'application des articles 7 et 8 de la Constitution» ; «Echâab fayek machi djayeh» ; «Echâab houwa el gaid» ; «Klitou lebled ya serrakine», «Essamet fi essilmiya yaghleb lakbih fi'l Mouradia» ; «Ya el Gaid à quoi tu joues ?» ; «Système dégage» ; «Saïmine, samidoune, lil intikhabate rafidoune» ; «Luttons main dans la main contre l'ennemi commun», telles sont quelques revendications des citoyens. L'emblème national flottait au milieu de la marée humaine. Certes, il y avait légèrement moins de monde que d'habitude, selon les témoignages recueillis auprès des enseignants universitaires et des citoyens qui participaient aux manifestations, au niveau des localités de Gouraya, Hadjout, Tipasa, Cherchell. Les citoyens scandaient le long de la procession leur rejet aux symboles du système et à l'élection présidentielle du 4 juillet. La détermination des populations des localités de la wilaya de Tipasa n'a pas faibli d'un iota.