Les trois cadres de l'Epal (Entreprise portuaire d'Alger), mis sous contrôle judiciaire, ont été interdits d'accès à leur bureau. La décision a été prise, mardi dernier en fin de journée, par le juge d'instruction, près le tribunal de Sidi M'hamed, chargé du dossier de « dilapidation des deniers publics », pour lequel les deux PDG, de l'Epal, l'actuel et son prédécesseur, un DG adjoint et trois opérateurs privés sont en prison. Mardi dernier, le siège de l'Epal a connu une effervescence particulière. Les quatre cadres dirigeants, placés sous contrôle judiciaire, jeudi dernier, ont été interdits d'accès à leur bureau, à la suite d'une décision transmise par le juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed aux responsables qui assurent l'intérim. Il s'agit de trois directeurs généraux adjoints, chargés de la logistique, des containers et de l 'exploitation, ainsi que le commandant de la capitainerie du port. La décision du juge comporterait également une interdiction de tout contact avec leurs collègues ou les opérateurs privés avec lesquels l'entreprise avait des contrats. Ces mesures avaient surpris le personnel de l'Epal, mais également les concernés qui avaient continué à exercer leur travail, en rejoignant leur bureau dès le début de la semaine, c'est-à-dire vingt- quatre heures après leur inculpation et mise sous contrôle judiciaire par le magistrat instructeur. L'affaire, faut-il le rappeler, est liée à l'activité « illégale » de trois sociétés privées de manutention à l'intérieur du port, et ce, depuis plus de dix ans. Un des opérateurs a importé trois engins et entamé leur exploitation sans dédouanement ou autorisation. Une pratique qui semble être connue par tous, sans que des décisions soient prises pour mettre un terme à cette situation qui aurait généré un manque à gagner assez important. A l'origine de l'ouverture de cette enquête par les officiers de la police judiciaire du DRS (Département du renseignement et de sécurité de l'armée), une lettre de dénonciation qui cachait en fait une lutte de clans entre les différents opérateurs. Après deux semaines d'investigations, le rapport préliminaire est déposé sur le bureau du parquet devant lequel l'ensemble des cades dirigeants de l'Epal ainsi que les opérateurs privés ont été déférés pour, entre autres, « dilapidation des deniers publics et association de malfaiteurs ». A l'issue d'une journée d'audition, l'ancien directeur général de l'Epal, Ali Farah, son successeur (actuel) à ce poste, Bourouaï, ainsi que l'adjoint de ce dernier, et les trois dirigeants des sociétés privées de manutention ont été placés sous mandat de dépôt, alors que trois autres directeurs généraux adjoints, chargés de l'exploitation des containers, dont un occupe le poste de président du conseil (mixte) de Dubai Port World Algérie et un commandant de la capitainerie du port ont été mis sous contrôle judiciaire.