Les étudiants de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou ont protesté, hier, contre le maintien de l'élection présidentielle prévue le 4 juillet prochain. Ils ont aussi réitéré leur revendication pour le départ de tout le système politique en place. Les étudiants, qui marquaient hier leur 12e mardi de mobilisation en initiant, comme à chaque fois, une marche pacifique à travers les rues principales du chef-lieu de wilaya, ont démontré leur détermination à mener le combat jusqu'au bout. C'est un niet catégorique que les manifestants ont opposé à l'organisation de l'élection présidentielle. «L'élection présidentielle du 4 juillet prochain ne peut avoir lieu. Tout le monde le sait. Le peuple a exprimé son refus catégorique et rejette toutes les élections supervisées par le gouvernement Bedoui. De l'autre côté, même les partis proches du système ne se sont pas manifestés pour prendre part à cette élection alors que le dernier délai pour le dépôt des candidatures est fixé pour le 19 mai», dira un étudiant. Il ajoute qu'il s'agit d'une réalité que préfèrent ignorer les tenants du pouvoir qui refusent d'écouter la voix populaire exprimée à travers les différents mouvements initiés depuis le 22 février. Lors de la manifestation et en plus d'exiger le départ du chef de l'Etat en scandant «Bensalah dégage !» les étudiants de l'université de Tizi Ouzou n'ont pas manqué d'exprimer leur attachement au souhait de voir naître une Algérie nouvelle, libre et démocratique. «Djazaïr hora démocratia» et «Djamhouria machi cazerna» (Une République pas une caserne) sont autant de slogans repris par les marcheurs lors de la manifestation. Les étudiants ont aussi exprimé leur position quant aux différentes interventions du vice-ministre de la Défense et chef d'état-major de l'ANP, Ahmed Gaïd Salah, à qui ils demandent de partir aux cris de «Gaïd Salah dégage !» Des slogans semblables sont portés sur les pancartes des manifestants, à l'image de «Gaïd Salah et ses généraux sont sur la voie d'Al Sissi mais l'Algérie n'est pas l'Egypte», ainsi que «La nouvelle Algérie exige la primauté du politique sur le militaire». Les étudiants de l'université de Tizi Ouzou se sont aussi exprimés sur les différentes arrestations, en affirmant que cela n'a jamais été la priorité alors que la revendication populaire réside dans le départ du système.