Durant tout leur parcours, les étudiants ont scandé des slogans hostiles au pouvoir, tout en insistant sur l'instauration d'un Etat civil et non militaire. Les étudiants de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou étaient encore au rendez-vous hier en répondant favorablement à l'appel à la marche, lancé chaque mardi par la communauté estudiantine à travers l'ensemble des universités du pays. Certes, les étudiants contestataires étaient moins nombreux que d'habitude, mais ils ont tenu à organiser, coûte que coûte, leur marche pacifique qui s'est ébranlée vers 11h30 depuis l'entrée principale de l'université Mouloud-Mammeri, en passant par la rue Lamali-Ahmed, pour longer le CHU Nedir-Mohamed et prendre ensuite la direction du centre-ville, en passant par le boulevard Abane-Ramdane et terminer leur procession à la place des Martyrs, appelée communément place de la Bougie. Durant tout leur parcours, les étudiants ont scandé des slogans hostiles au pouvoir et notamment à Gaïd Salah, dont ils exigent le départ, tout en insistant sur l'instauration d'un Etat civil et non militaire. En effet, "Gaïd Salah dégage", "Libérez l'Algérie", "On en a marre de ce pouvoir", "Djazaïr houra démocratia", "Dawla madania machi askaria", "Ulac l'vote ulac", "Pouvoir assassin" étaient autant de slogans scandés par les étudiants. Ces derniers ont aussi exhibé de grosses pancartes sur lesquelles il était écrit : "Dissolution des deux chambres APN, Sénat et Conseil constitutionnel", "Gaïd Salah et ses généraux sont sur la voie de Sissi, mais l'Algérie n'est pas l'Egypte". "La nouvelle Algérie : primauté du politique sur le militaire", "La vraie générosité envers le futur consiste à tout donner au présent" ou encore "Seigneur, accepte notre prière, notre jeûne et notre marche contre la mafia du pouvoir." Pour l'un des étudiants, accosté durant la progression de la manifestation, "le pouvoir veut nous amener à une pseudo-élection où le président sera désigné dans le seul objectif de régénérer un système corrompu tout en procédant à des arrestations quelquefois arbitraires. Nous estimons que tout cela est de la poudre aux yeux pour faire croire à un changement". Un autre manifestant dira : "Dès le 22 février, nous avons demandé le départ de tout le système et non pas des arrestations de personnes qui devraient plutôt être jugées par une justice libre et indépendante." Enfin, il est à souligner que la marche des étudiants s'est déroulée dans l'ordre et le calme, et aucun incident particulier n'a été enregistré durant toute la manifestation. K. Tighilt