Les promoteurs immobiliers sont inquiets pour leur situation financière du moment que, en attendant la clarification des modalités d'application de la nouvelle loi, les acquéreurs préfèrent temporiser avant de s'engager. Les nouvelles dispositions portant sur le crédit immobilier, principalement les taux d'intérêt bonifiés avantageux pour les acquéreurs de logements collectifs et constructeurs de logements ruraux, ont fait l'objet, jeudi à l'hôtel El Mouahidine, d'une rencontre d'information qui a regroupé la banque CPA (Crédit populaire algérien) ainsi que les professionnels de l'immobilier, notamment les promoteurs. Le décret relatif à la nouvelle loi a été signé le 14 mars et prévoit, rappelons-le, des taux d'intérêt de 1% pour les acquéreurs justifiant d'un revenu compris entre une et six fois le SNMG et 3% pour ceux compris entre six et douze fois. Pour la banque, représentée à l'occasion par Mohamed Boukalfa, directeur du groupe d'exploitation d'Oran et Rachid Metref, directeur du crédit au niveau central, a été l'occasion de faire connaître ses produits : achats de logements neufs, vente sur plan, auto construction, aménagement et cession de particulier à particulier. « Nous ne sommes pas spécialisés dans le bâtiment mais nous couvrons un large éventail dans le financement de la promotion immobilière », a indiqué M.Metref qui situe la participation du CPA à 12% sur 500 milliards de crédits engagés à l'échelle nationale. Il déplore le fait que sa banque n'ait pas pris de grosses parts dans le programme des 20 000 logements construits précédemment à Oran mais compte rattraper le retard dans les nouveaux programmes (de 20 000 à 30 000). Problème de trésorerie Il y a, selon lui, juste un travail de communication à faire vis-à-vis de ses partenaires pour surmonter les incompréhensions et faciliter l'accès aux financements. Les promoteurs immobiliers ont, par contre, exprimé leur inquiétude concernant leur situation financière du moment que, en attendant la clarification des modalités d'application de la nouvelle loi, les acquéreurs préfèrent, et c'est tout à fait légitime, temporiser avant de s'engager. « La nouvelle loi est très avantageuse pour le citoyen et nous l'encourageons. Mais, au-delà de l'effet d'annonce, nous aimerions que le gouvernement clarifie les modalités d'application pour nous permettre de continuer à travailler car les promoteurs vivent en ce moment un problème de trésorerie », déclare Larbi Chamam au nom de l'Union nationale des promoteurs immobiliers. Intervenant au nom de l'Association des entrepreneurs algériens AGEA, M.Khelloufi a soulevé les lenteurs liées à la nécessité à chaque demande de crédit de fournir un nouveau dossier alors que cette procédure peut être allégée pour les clients habituels. Beaucoup d'autres préoccupations pourraient, selon les banquiers, trouver des réponses dans la nouvelle loi sur la promotion immobilière actuellement en phase d'élaboration.